La télévision chinoise a diffusé des images d’un des ’centres de formation professionnelle’ accueillant des musulmans dans le nord-ouest du pays … Et quelques faits dérangent.
Le centre de formation en question ressemble à priori une école moderne où les élèves peuvent apprendre le chinois, le sport ou la danse folklorique. Mais comme le révèle la presse française le mercredi 24 octobre, l’administration qui est chargée de ce centre avait passé commande au début de l’année d’un arsenal, n’ayant pas vraiment de lien l’éducation. A savoir : 1367 paires de menottes, 2768 matraques, ou encore 2792 pulvérisateurs de gaz poivre.
Cette liste fait partie des milliers de commandes passées au Xinjiang par les autorités locales qui sont chargées depuis 2 ans de s’occuper d’un réseau de ’centres de formation professionnelle’. Ces derniers ont été mis en place pour répondre à la hausse de l’islamisme et du séparatisme dans cette région à majorité musulmane (2 000 km à l’ouest de Pékin). Les militants exilés précise qu’il s’agirait en réalité de camps de rééducation politique fermés détenant ou ayant détenu environ un million de Ouïghours (peuple turcophone et musulman sunnite) ou de membres d’autres ethnies musulmanes.
Après des protestations à l’ONU et aux Etats-Unis, Pékin - niant durant des mois l’existence de ces centres - s’est lancé dans une grande campagne de relations publiques ayant pour objectif de les présenter en tant que centres éducatifs. Le régime communiste assure que le but c’est de "prévenir l’émergence du terrorisme, alors que des Ouïghours ont été à l’origine d’attentats meurtriers ces dernières années".
Mais la presse francilienne a mené son enquête sur plus de 1500 documents publics consultables sur le web. Ces établissements seraient surtout des prisons. Plusieurs gardiens armés de gourdins, de gaz lacrymogènes, ou encore de pistolets à impulsion électrique font notamment office de ’surveillant’ dans ces ’écoles’, entourés également de barbelés et de caméras.
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