Très populaires en Chine, les produits dérivés de tigre et de rhinocéros sont fortement dénoncés par les défenseurs de la cause animale.
Depuis 1993, le commerce de produits à base de tigre et de rhinocéros était totalement interdit favorisant le marché noir. Ces produits sont très recherchés par la médecine traditionnelle. Les mouvements écologistes dénoncent de leur côté des "conséquences dévastatrices" sur ces espèces menacées d’extinction à l’état sauvage.
Lundi 29 octobre, le gouvernement chinois a annoncé l’assouplissement des règles régissant ce commerce. Dans une circulaire signée par le Premier ministre Li Keqiang, il est précisé que "la vente de produits tels que l’os de tigre ou la corne de rhinocéros pourra être autorisé sous certaines circonstances particulières". La recherche médicale et scientifique, l’usage éducatif ou les échanges culturels en font partie.
Le gouvernement chinois a ordonné un "contrôle strict" sur l’utilisation de ces produits. Une autorisation spéciale sera ainsi requise. Les médecins employés par des hôpitaux reconnus par l’Administration nationale de médecine traditionnelle sont les seuls à être autorisés à les utiliser. La circulaire exige également une meilleure protection des rhinocéros et des tigres. Enfin, le public devra également être sensibilisé contre l’achat illégal de tels produits.
Estimés à environ 25 000, les rhinocéros blancs et noirs sont particulièrement ciblés par les braconniers pour leurs cornes. LONG WWF estime qu’environ plus de 6 000 rhinocéros ont été tués depuis 2008. Quant aux tigres, la population vivant à l’état sauvage est de 3 890 individus. En l’espace d’à peine plus d’un siècle, WWF estime que 97% des tigres sauvages ont disparu. La responsable biodiversité chez WWF a dénoncé la décision du gouvernement chinois. Selon elle, la reprise du commerce légal risque de servir de couverture au trafic clandestin. "Elle va aussi stimuler une demande qui avait décliné depuis l’entrée en vigueur de la prohibition", a-t-elle prévenu.