Merdan Ghappar, mannequin ouïghour de 31 ans, a fait état de ses conditions de détention à sa famille, avant de leur envoyer des images rares.
Habitué à poser devant l’objectif d’un appareil photo, un mannequin ouïghour est actuellement sous les verrous, sans que personne ne sache de quoi il est accusé. Comme le rapporte huffingtonpost.fr, le jeune homme de 31 ans a réussi à se filmer pour dénoncer ses conditions de détention. La famille du trentenaire a transmis la vidéo à la BBC.
Merdan Ghappar est enfermé dans une pièce aux murs sales, avec des fenêtres couverts d’acier. Il a aussi montré ses vêtements sales, ses menottes et ses chevilles enflées.
> A lire aussi : Ouïghours opprimés en Chine : "Soyez sans pitié", ordonne Xi Jinping
L’ancien mannequin a, en outre, pu envoyer des messages à sa famille via le réseau social chinois WeChat. Selon ses dires, il aurait été détenu dans une prison d’un poste de police à Kucha, à Xinjiang (ouest de la Chine).
"J’ai vu de 50 à 60 personnes détenues dans une petite pièce (...) Tout le monde portait (...) une cagoule noire sur la tête, des menottes, des chaînes pour les jambes et une chaîne en fer reliant les poignets aux chaînes (…) Mon corps entier est couvert de poux", a-t-il raconté.
Merdan Ghappar a écrit qu’il avait une fois soulevé sa cagoule pour se plaindre des menottes trop serrées sur les poignets. Mais le policier lui aurait menacé de mort s’il tentait encore de soulever sa cagoule.
> A lire aussi : L’ONU demande la libération des milliers d’Ouïghours enfermés dans des camps
Malgré l’insistance de la Chine sur la fermeture de ses camps de rééducation, le récit de Merdan Ghappar semble prouver que les Ouïghours y sont toujours détenus, sans inculpation.
Les Ouïghours sont, en effet, le principal groupe ethnique du Xinjiang. La région est située près de l’Afghanistan et du Pakistan. Elle est sous haute surveillance policière en raison des attentats meurtriers réguliers dans la zone. Pékin attribue ces attaques à des séparatistes ou des islamistes ouïghours, relate huffingtonpost.fr.
>Découvrez la photo transmise à la famille de Merdan Ghappar