Les autorités comptent considérer l’homosexualité et l’adultère comme des crimes passibles d’une peine de mort dans le sultanat de Brunei.
Brunei est un riche petit Etat pétrolier d’Asie du sud-est sur l’île de Bornéo. En 2014, les dirigeants ont annoncé l’introduction progressive de la charia malgré l’opposition des défenseurs des droits de l’homme. Le 29 décembre 2018, un document du bureau du procureur général a prévu le début de l’application de ces dispositions le 3 avril.
Le pays compte ainsi mettre en vigueur les peines les plus sévères de la charia, la loi islamique, selon FranceInfo. Elle prévoit que l’homosexualité et l’adultère, considérées comme des crimes, seront passibles de la peine de mort. Mais également l’amputation d’une main ou d’un pied des voleurs.
Mercredi 26 mars, l’Amnesty International a exhorté le pays à "arrêter immédiatement" cette prise de mesures. Rachel Chhoa-Howard, spécialisée dans l’Asie du sud-est à Amnesty a ainsi dénoncé que "légaliser des peines aussi cruelles et inhumaines est épouvantable".
En réplique, le porte-parole du ministère des Affaires religieuses a précisé que la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions ne sera connue qu’après l’annonce faite par le sultan, Hassanal Bolkiah. "Pour le moment nous sommes prêts à mettre en application l’amputation d’une main pour vol. C’est tout", a-t-il révélé.
Selon Phil Robertson, de l’ONG Human Rights Watch, l’application de cette législation ferait de Brunei le seul pays d’Asie du Sud-Est où l’homosexualité est un crime qui est passible de peine de mort. Il a aussi avancé que ce projet délirant pourrait faire redémarrer le mouvement mondial de boycott contre ce pays. Comme c’était le cas en 2014 où l’annonce de l’introduction de la charia avait provoqué des appels au boycott d’hôtels appartenant au monarque.
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