D’après un responsable américain, les violences commises par les militaires contre la minorité rohingya en Birmanie relèvent du génocide et des crimes contre l’humanité. Si cela est juridiquement désigné contre le pays, ce dernier pourrait se voir infliger des sanctions supplémentaires.
Depuis 2017, plusieurs milliers de musulmans rohingyas ont fui la Birmanie à majorité bouddhiste après une répression militaire, qui fait désormais l’objet d’une procédure pour génocide devant la plus haute juridiction des Nations unies. Selon les données relayées par les médias, environ 850 000 Rohingyas se trouvent dans des camps au Bangladesh, tandis que 600 000 autres membres de la communauté restent dans l’Etat de Rakhine (sud-ouest du pays).
Ouvert devant la Cour internationale de justice en 2019, le dossier a été compliqué par le coup d’Etat militaire renversant Aung San Suu Kyi et son gouvernement civil en 2021. Ce putsch avait déclenché des manifestations massives et une répression sanglante.
Lors d’une visite en Malaisie en décembre, le secrétaire d’Etat américain avait déclaré que les Etats-Unis cherchaient "très activement" à savoir si le traitement de la communauté rohingya pourrait "constituer un génocide". Antony Blinken doit prononcer un discours au musée de l’Holocauste à Washington, où une exposition intitulée "Burma’s Path to Genocide" (le chemin de la Birmanie vers le génocide) est présentée ce lundi.
L’administration Biden a estimé dimanche que l’armée de la Birmanie est coupable d’un génocide et de crimes contre l’humanité. Si un génocide est juridiquement désigné, le pays encourt des sanctions supplémentaires à part celles infligées aux dirigeants du coup d’Etat début février 2021, mais aussi de restrictions visant l’aide internationale, selon le New York Times.