D’autres responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti au pouvoir, étaient également arrêtés en Birmanie en plus de la chef de facto du gouvernement Aung San Suu Kyi.
La presse parle d’un probable coup d’état en Birmanie. L’armée a interpellé Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 et actuelle dirigeante du pays, a affirmé ce lundi le porte-parole de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Le président Win Myint et plusieurs hauts représentants du parti au pouvoir étaient également arrêtés au cours d’une opération menée à l’aube. "Nous avons entendu dire qu’elle est détenue à Naypyidaw [la capitale du pays], nous supposons que l’armée est en train d’organiser un coup d’Etat", a souligné Myo Nyunt sur les propos repris par Le Monde. Selon la même source, l’armée a proclamé l’Etat d’urgence pour une période d’un an et a procédé à la nomination d’un général comme président par intérim. Elle s’est ensuite emparée de l’hôtel de ville de Rangoun en barricadant les lieux avec cinq camions militaires.
Ces arrestations ont eu lieu au moment où le Parlement, issu des dernières législatives, devait débuter sa première session. Dans une déclaration sur la chaîne de télévision de l’armée NAME, les militaires ont évoqué les "énormes irrégularités" lors des législatives de novembre, remportées massivement par le parti d’Aung San Suu Kyi. Une situation face à laquelle la commission électorale n’y a pas remédié. D’après les militaires, des millions de cas de fraude ont été enregistrés, dont des milliers d’électeurs centenaires ou mineurs.
Les Nations unies (ONU), les Etats-Unis et l’Australie ont aussitôt réagi à la situation en condamnant ces interpellations. Ils ont lancé un appel à l’armée birmane à libérer tous les dirigeants politiques. "Les Etats-Unis s’opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d’entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir envers les responsables si ces mesures [les arrestations] ne sont pas abandonnées", a écrit dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.
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