En novembre 2018, un chercheur chinois a prétendu avoir créé les premiers bébés génétiquement modifiés. Une deuxième femme serait enceinte de 12-14 semaines.
Le chercheur chinois He Jiankui a provoqué la colère de milliers de scientifiques à travers le monde, en novembre dernier. Il avait annoncé avoir modifié l’ADN de deux jumelles pour les rendre résistantes au virus du sida. Les autorités chinoises ont publié, lundi 21 janvier, les premières conclusions de leur enquête : elles confirment l’existence de ces deux petites filles et affirment qu’une deuxième grossesse est en cours. Un médecin américain qui dit être en contact avec le chercheur a indiqué que cette deuxième femme pourrait être à 12-14 semaines de grossesse. Cette dernière ainsi que les deux jumelles de la première grossesse, vont être placées sous observation médicale, a déclaré un enquêteur au média d’Etat, cité par Chine Nouvelle.
Au total, huit couples s’étaient portés volontaires pour l’expérimentation, quatre pères séropositifs et quatre mères séronégatives. L’un des couples a abandonné durant le processus. Pour réaliser son expérimentation, He Jiankui affirme avoir employé l’outil CRISPR-Cas9 dit des "ciseaux génétiques", qui permet d’enlever et de remplacer des parties du génome humain afin d’en corriger des malformations. Cette technique extrêmement controversée ne doit pas être réalisée sur des humains et est interdite dans l’immense majorité des pays du monde, y compris en Chine. Selon les scientifiques, les modifications réalisées peuvent être transmises aux générations futures, et affecter l’ensemble du patrimoine génétique.
Les recherches de He Jiankui n’ont jamais été vérifiées de manière indépendante, et le gouvernement chinois a ordonné leur arrêt quelques jours après leur annonce officielle. Aucune nouvelle information concernant les jumelles nées en novembre n’a en outre été révélée. Wang Haoyi, un biologiste à l’Académie chinoise des Sciences, estime que l’effet de l’expérimentation sur leur santé est difficile à prévoir. "Nous devons absolument prendre des mesures pour protéger leur vie privée", a-t-il dit à la presse française. Chine nouvelle a souligné que cette affaire va "être transférée aux organes chargés de la sécurité publique".