Un scientifique chinois affirme qu’il a contribué à la naissance de deux bébés jumeaux ayant été génétiquement modifiés afin d’être résistants au VIH. Une première mondiale qui est décrit par de nombreux chercheurs comme "une folie".
Les jumelles, surnommées Lulu et Nana, sont nées après une fécondation in vitro, à partir d’embryons modifiés avant leur implantation dans l’utérus de la mère.
Lundi 26 novembre, sur YouTube, He Jiankui, un professeur d’université à Shenzhen, dans la province du Guangdong, a annoncé la naissance "il y a quelques semaines" de jumelles dont l’ADN a été modifié. Le père étant séropositif, le professeur aurait procéder ainsi pour les rendre résistantes au virus du sida.
La Chine a ordonné une enquête afin de vérifier les affirmations du chercheur. "Nous avons demandé aux autorités sanitaires de la province du Guangdong d’ouvrir immédiatement une enquête minutieuse afin d’établir les faits", a réagi lundi soir la Commission nationale de la santé, disant "attacher une grande importance" à l’affaire, rapporte 20 Minutes.
La révélation est intervenue deux jours avant l’ouverture à Hong Kong de la deuxième conférence internationale sur l’édition génétique. Pour directeur adjoint du Nuffield Council (un organisme britannique indépendant de bioéthique), "cela ressemble surtout à une tentative cynique de faire la une des médias avant une conférence majeure sur la question".
Plus de 100 scientifiques chinois, principalement des biologistes et des médecins, ont déploré dans un communiqué une "folie" qui porte "un grand coup à la réputation mondiale et au développement de la recherche biomédicale en Chine". L’établissement du chercheur, l’Université de sciences et technologie du Sud, l’a par ailleurs désavoué et s’est dite "profondément choqué".