Au moins 14 policiers figurent parmi les victimes de cette violence liée à la contestation contre le pouvoir au Bangladesh. Les manifestations antigouvernementales ont débuté il y a un mois sur fond de chômage aigu des diplômés.
Les violences liées aux manifestations contre le gouvernement s’intensifient au Bangladesh, avec un bilan particulièrement lourd dimanche. Au moins 77 personnes ont perdu la vie lors de nouveaux affrontements entre les opposants à la Première ministre Sheikh Hasina, les forces de l’ordre et les partisans du parti au pouvoir. La situation s’annonce extrêmement tendue alors que les étudiants appellent à une marche sur la capitale, Dacca, ce lundi. Il s’agit du jour le plus meurtrier depuis le début des manifestations antigouvernementales il y a un mois, dans ce pays de 170 millions d’habitants. Les étudiants protestent notamment contre le chômage des diplômés et les avantages accordés aux proches du pouvoir pour obtenir des postes de fonctionnaires. Au moins 14 policiers ont été recensés parmi les victimes, a indiqué 20 Minutes.
Les camps rivaux se sont affrontés avec des bâtons et des couteaux, tandis que les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles. Dans le nord-est, un commissariat à Enayetpour a été pris d’assaut, entraînant la mort de onze policiers. La capitale Dacca est devenue un véritable champ de bataille, avec des manifestants qui ont incendié des véhicules près d’un hôpital. Des coups de feu et des explosions ont été entendus après la tombée de la nuit, malgré le couvre-feu en vigueur. Selon les autorités, au moins douze personnes ont été tuées dans la capitale, dont plusieurs par balles. Depuis le début des manifestations en juillet, le nombre total de morts s’élève à au moins 283. Les médias locaux, citant les autorités, indiquent que le bilan de dimanche pourrait dépasser les 90 morts.
Ces affrontements sont parmi les plus meurtriers depuis que Sheikh Hasina est au pouvoir, il y a quinze ans. Pour tenter de rétablir l’ordre, son gouvernement a coupé l’accès à Internet, fermé les écoles et universités, imposé un couvre-feu, et déployé l’armée. Cependant, d’anciens officiers militaires ont apporté leur soutien aux manifestants. Dans une déclaration symbolique, l’ancien chef de l’armée, le général Ikbal Karim Bhuiyan, a appelé au retrait des troupes de la rue, soutenu par d’autres anciens officiers supérieurs. Samedi, le chef actuel de l’armée, le général Waker-uz-Zaman, avait affirmé que l’armée se tiendrait « toujours aux côtés du peuple ».
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