Après l’offensive unilatérale lancée par la Turquie en Syrie, des organisations internationales et régionales, ainsi que plusieurs Etats du monde ont exigé l’arrêt immédiat de cette opération militaire.
Une offensive militaire en Syrie a été initiée par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Baptisée "Printemps de la paix", cette opération a commencé, mercredi 9 octobre. Des frappes aériennes ont visé plusieurs villes frontalières, tuant ainsi de nombreux civils, rapporte LCI.
Face à cette attaque, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné cette opération unilatérale lancée par la Turquie en Syrie. Il a appelé à sa cessation immédiate. Selon lui, cette offensive remet en cause les efforts sécuritaires et humanitaires de la coalition contre Daech risquant ainsi de porter atteinte à la sécurité des Européens. "Le Conseil de sécurité des Nations Unies est saisi", a-t-il conclu.
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Ce jeudi 10 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à huis clos à la demande de ses membres (Belgique, France, Allemagne, Pologne et Royaume-Uni), relate Le Figaro. Son président, le Sud-Africain Jerry Matthews Matjila, a appelé la Turquie à non seulement épargner les civils, mais aussi à se retenir au maximum.
Pour sa part, l’Union européenne a demandé à la Turquie de cesser cette opération militaire. "Si le plan de la Turquie est la création d’une zone de sécurité, n’attendez pas de financement de l’Union européenne", a fait savoir Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.
Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a demandé à la Turquie d’agir avec retenue et "veiller à ce que toute action qu’elle pourrait entreprendre dans le nord de la Syrie soit proportionnée et mesurée". "Il ne faut pas compromettre les progrès que nous avons réalisés dans la lutte contre l’Etat islamique (ISIS) ne soient pas compromis", a-t-il commenté.
Pour l’Europe, la secrétaire d’État française aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin, a annoncé que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni finalisaient une déclaration commune pour condamner cette offensive.
Le président américain, Donald Trump, a menacé mercredi la Turquie après les frappes aériennes. Il a dit vouloir détruire l’économie turque en cas de destruction des Kurdes. "Ce matin, la Turquie, membre de l’OTAN, a envahi la Syrie. Les Etats-Unis ne soutiennent pas cette attaque et ont clairement indiqué à la Turquie que cette opération était une mauvaise idée", a-t-il réagi.
Le président russe, Vladimir Poutine, a également appelé ses partenaires turcs à "bien réfléchir à leur acte" pour éviter de porter atteinte aux efforts communs visant à résoudre la crise en Syrie.
"Riyad condamne l’agression de l’armée turque lancée dans le nord-est de la Syrie", a pour sa part indiqué le ministère des Affaires étrangères saoudien.
Plusieurs pays européens, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, le Pays-Bas ou encore le Danemark, ont condamné cette offensive turque, rappelle Le Figaro.
"L’opération turque risque de déstabiliser la région, exacerber la crise humanitaire et saper les progrès accomplis dans la lutte contre Daech (…)", lance le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab.
"Les actions de la Turquie sont irresponsables, et une violation du droit international", a estimé la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde.
"Nous exhortons la Turquie à renoncer immédiatement à l’initiative militaire unilatérale qui peut nuire à la stabilité régionale et compromettre la lutte contre Daech (…)", a déclaré le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte.