Après l’attaque de drones contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite, Washington attend que Riyad dénonce le coupable.
Des drones ont attaqué des installations pétrolières du groupe Aramco, en Arabie Saoudite, samedi 14 septembre. Après avoir accusé l’Iran, les Etats-Unis se sont déclarés "prêts à riposter". Sur Twitter, Donald Trump a annoncé, dimanche 15 septembre, qu’il y a des raisons de croire que les Américains connaissent le coupable. "En fonction des vérifications, nous sommes prêts à riposter", a-t-il lancé, rapporte 20 Minutes. Il a également souligné qu’ils attendent que le royaume saoudien dénonce le coupable et indique, par la suite, sous quelle forme les Etats-Unis devront agir. Pour la première fois, le président américain a fait allusion à une éventuelle réponse militaire.
Samedi, les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, ont revendiqué ces attaques. Pourtant, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a répliqué qu’il n’y a aucune preuve que cette "attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique mondial, vienne du Yémen". Dans ce sens, celui-ci a accusé l’Iran d’en être le responsable.
Sans attendre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a fait une déclaration. Téhéran a jugé ces accusations "insensées" et "incompréhensibles", a-t-il annoncé en précisant qu’elles avaient pour but de justifier "des actions futures" contre l’Iran.
Par ailleurs, le Wall Street Journal, a indiqué que des responsables américains et saoudiens étudiaient la possibilité que des missiles aient pu être tirés depuis l’Irak. Une hypothèse réfutée par ce pays qui a nié tout lien avec l’attaque.
De son côté, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, dont le pays est le grand rival régional de l’Iran, a affirmé que Riyad était "disposé et capable" de réagir à cette "agression terroriste". Toutefois, il ne veut, probablement, pas engager des représailles directes contre l’Iran, a estimé James Dorsey, expert du Moyen-Orient à la S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour. "Les Saoudiens ne veulent pas d’un conflit ouvert avec l’Iran (…) Ils aimeraient que d’autres se battent pour eux, mais les autres pays sont réticents", a-t-il supposé.
Ces attaques contre le groupe Aramco ont provoqué la polémique et des inquiétudes dans le monde. L’envoyé de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a annoncé qu’il est "extrêmement préoccupé" par les attaques. Des voisins de Riyad à savoir les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et le Koweït, les ont également condamnées. Pour prévenir toute escalade, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel à la retenue à l’endroit de toutes les parties, selon son porte-parole. Par ailleurs, Paris a exprimé sa "solidarité" avec l’Arabie Saoudite.
Saudi Arabia oil supply was attacked. There is reason to believe that we know the culprit, are locked and loaded depending on verification, but are waiting to hear from the Kingdom as to who they believe was the cause of this attack, and under what terms we would proceed !
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 15 septembre 2019