L’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives qui représentent environ le tiers de la superficie de la Cisjordanie est un plan de Donald Trump pour le Proche-Orient.
A partir du 1er juillet, le gouvernement israélien doit se prononcer sur la mise en œuvre du plan de Donald Trump. Il s’agit de l’annexion prévoyant l’annexion de la vallée du Jourdain et des colonies juives qui représentent environ le tiers de la superficie de la Cisjordanie.
Le journal Le Figaro relate que mardi 16 juin, le roi Abdallah II de la Jordanie a réitéré l’opposition de son pays au projet. Rappelons que le mois dernier, la Jordanie (seul pays arabe avec l’Egypte ayant conclu un accord de paix avec Israël) a menacé de reconsidérer ses relations avec l’Etat hébreu si ce dernier compte mettre à l’œuvre cette annexion.
Cette opposition a été martelé lorsque jeudi 18 juin, l’hélicoptère du ministre jordanien des Affaires étrangères s’est posé à la Mouqata, siège de l’autorité palestinienne. Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi a effectué une visite-surprise au président palestinien, Mahmoud Abbas. A cette occasion, le ministre jordanien a estimé qu’une une telle annexion risquerait de plonger le Proche-Orient dans un "long et douloureux" conflit. Selon lui, l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie est une "menace sans précédent pour le processus de paix".
>>> A lire aussi : Proche-Orient : retrait de la Palestine de tous les accords passés avec Israël et les États-Unis
A l’issue de ses entretiens, Ayman Safadi a signifié que cette annexion va tuer la solution à deux Etats (un Etat palestinien viable aux côtés d’Israël, ndlr) et détruire les bases mêmes du processus de paix (...) "Empêcher l’annexion, c’est protéger la paix", a-t-il. Il a également indiqué que la Jordanie ne ménagera aucun effort et fera tout en son possible pour soutenir les Palestiniens et "protéger la région des conséquences d’un long et douloureux conflit si Israël annexe le tiers de la Cisjordanie".
Un sondage diffusé début juin a montré qu’en cas d’annexion, une majorité d’Israéliens craignent une troisième Intifada (soulèvement palestinien). Côté palestinien, le Premier ministre Mohammed Shtayyeh a prévenu un "été chaud" si l’Etat hébreu allait de l’avant avec son projet.
Cette semaine, une soixantaine d’experts des Nations unies ont lancé un appel à la communauté internationale à s’opposer au projet israélien d’annexion.
Quant aux Palestiniens, ils ont essayé de rallier des appuis à leurs causes et de convaincre des pays, notamment européens, de menacer Israël de sanctions. "Les Etats ont le devoir de ne pas reconnaître, aider ou assister un autre Etat dans quelque activité illégale que ce soit, comme l’annexion ou la création d’implantations civiles dans un territoire occupé", ont-ils souligné. Selon eux, les leçons du passé sont claires : si elle n’est pas suivie d’effet, la critique n’empêchera pas l’annexion ni ne mettra fin à l’occupation.
Pour s’opposer à ce plan, une tribune a été signée par des personnalités et des organisations juives, dans le journal Le Monde.
>>> Notre dossier sur le conflit israélo-palestinien