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Mawlawi Nasratullah, chef des Forces spéciales talibanes pour Kaboul et sa région, a déclaré qu’il respectait les journalistes, mais que la manifestation organisée jeudi matin à Kaboul n’était pas autorisée.
Plusieurs jeunes afghanes se sont donné rendez-vous jeudi matin à Kaboul, capitale de l’Afghanistan. Leur manifestation avait pour objectif de revendiquer leur droit à l’éducation. Leur mobilisation était toutefois de courte durée, car elle a été interrompue de force par des talibans. Selon des journalistes présents sur place, les fondamentalistes islamistes ont effectué des tirs en l’air. Une dizaine de talibans armés ont repoussé les jeunes femmes voilées vers le portail d’entrée, fermé, du lycée pour filles Rabia Balkhi. L’un d’eux a saisi leur banderole avant de la replier en boule. Dans la foulée, les autres ont repoussé les journalistes étrangers en les empêchant de filmer.
Pendant que les manifestantes s’abritaient à l’intérieur de l’établissement, les talibans ont chassé les cameramen et photographes. Un cameraman étranger a même reçu un coup de crosse. "Je respecte les journalistes, mais cette manifestation n’avait pas été autorisée", a lâché Mawlawi Nasratullah, chef des Forces spéciales talibanes pour Kaboul et sa région sur le récit de L’Express. Il a ajouté que les autorités de l’Émirat (islamique) d’Afghanistan n’ont reçu aucune information concernant cette manifestation. C’est pourquoi aucun journaliste afghan n’était sur place. "Si elles avaient demandé l’autorisation de manifester, elles l’auraient eue", a-t-il assuré.
Un groupe intitulé "Mouvement spontané des femmes activistes d’Afghanistan" a lancé l’appel à manifestation sur internet. Les talibans au pouvoir dans le pays depuis le 8 septembre ont interdit la tenue de toutes les manifestations. Les contrevenants risquent d’ailleurs de "sévères actions légales".