L’Institut Watson pour les relations internationales de l’université Brown (Rhode Island) a réalisé une étude concernant les victimes civiles en Afghanistan.
Selon une étude, rendue publique, lundi 7 décembre, le nombre de victimes civiles en Afghanistan a énormément augmenté, depuis 2017. Le journal Le Figaro rapporte que cette hausse est due à la multiplication des frappes aériennes américaines pendant le mandat de Donald Trump. Effectivement, les Etats-Unis ont choisi de lever les restrictions imposées aux forces américaines en Afghanistan. "Ce qui a conduit à une hausse massive des victimes civiles", a indiqué l’étude, réalisée par l’institut Watson pour les relations internationales de l’université Brown (Rhode Island).
Dans ce document, basé sur des chiffres de la mission de l’ONU en Afghanistan, le nombre de civils tués par des frappes aériennes a augmenté de 330 % entre 2016 et 2019 (dernière année pleine de l’administration Trump). Les résultats de cette étude ont montré que 700 civils afghans ont été tués dans des bombardements, seulement en 2019. Il s’agit du bilan annuel le plus élevé depuis les premières années de la guerre en Afghanistan en 2001 et 2002.
Neta Crawford, co-directrice du projet ’Cost of War’ à l’université de Brown, a précisé que les Etats-Unis ont en partie multiplié les frappes aériennes parce qu’ils avaient moins de troupes sur le terrain. Mais également, parce qu’ils considèrent (...) que "c’est efficace pour amener l’ennemi à la table des négociations". Selon ses dires, plus de bombes ont été larguées en Afghanistan en 2018 et 2019 par rapport au plus fort de la présence militaire américaine en 2011.
Les Etats-Unis et les talibans ont signé un accord de paix en février 2020. A partir de cette date, l’armée afghane a pris le relais et multiplié les frappes aériennes pour faire pression sur les talibans. Cette étude a ainsi révélé que l’armée de l’air a fait "plus de victimes civiles que jamais dans son histoire".
Effectivement, 86 civils ont été tués pendant les 6 premiers mois de cette année, et 103 blessés. Au troisième trimestre, le bilan a atteint 70 morts et 90 blessés. "Tant qu’il n’y a pas de cessez-le-feu, les deux parties chercheront à obtenir un avantage tactique pendant les négociations. Il est probable que le bilan en vies humaines s’aggravera", a conclu l’étude.
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