Depuis le retour des talibans au pouvoir, les femmes en Afghanistan vivent dans la terreur. Menacée de mort pour son genre et son métier, une journaliste raconte son histoire.
Vingt ans après avoir été chassés, les talibans sont de retour au pouvoir en Afghanistan. Ayant d’abord repris de nombreuses villes, le mouvement islamiste est parvenu à entrer à Kaboul dimanche 15 août. Plusieurs dizaines de combattants ont crié victoire au palais présidentiel. En fuite, le dirigeant du pays a reconnu la chute des forces gouvernementales.
Alors que les femmes y ont acquis des droits durant ces deux décennies, elles font aujourd’hui partie des cibles prioritaires de la doctrine des talibans. Elles sont interdites de travail, d’études et sont contraintes au mariage. Certaines craignent aussi pour leur vie.
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Dans le pays, les femmes s’effacent. Certaines ne peuvent déjà plus travailler, d’autres sont obligées de se cacher pour éviter la vie sous le joug des fondamentalistes. Un témoignage de détresse d’une Afghane a été publié dans le quotidien britannique The Guardian le 10 août dernier.
Encore journaliste la semaine dernière, elle raconte comment sa vie a basculé en quelques jours. "Aujourd’hui, je ne peux plus écrire sous mon vrai nom ni dire d’où je viens ni où je me trouve. Ma vie tout entière a été anéantie en l’espace de quelques jours", selon ses récits.
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Aidée par ses proches, cette femme a dû quitter précipitamment sa ville depuis l’arrivée des talibans au pouvoir. Elle n’a cependant aucun endroit sûr où se réfugier car le groupe islamiste la traque depuis son départ. "Je suis terrifiée et je n’ai aucune idée de ce qu’il va m’arriver", a-t-elle confié.
"Toutes mes collègues qui travaillent dans les médias sont terrifiées. La plupart sont parvenues à quitter la ville et cherchent à quitter la province, mais nous sommes cernées", raconte l’Afghane. Complètement désemparée, elle a demandé : "S’il vous plaît, priez pour moi".