L’entourage de Mohammed ben Salmane est soupçonné d’avoir été derrière la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Les autorités turques ont identifié plusieurs hommes comme étant les responsables de la disparition de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien, à Istanbul. Selon le New York Times, l’un de ces suspects Maher Abdulaziz Mutreb appartient à l’entourage du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Il avait accompagné le prince à l’occasion de ses déplacements aux États-Unis, à Paris (France) et à Madrid (Espagne). La police turque a publié une photo du suspect lors de son arrivée à l’aéroport d’Istanbul.
Dès le début de cette affaire, le roi Salmane et son fils MBS ont nié leur implication dans la disparition du journaliste. Ce dernier s’est exilé aux États-Unis en 2017 après sa défaveur à la cour du prince.
>> A lire aussi : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en visite en France les 9 et 10 avril
Le 2 octobre, Jamal Khashoggi est entré au consulat saoudien pour des démarches administratives. Depuis, il n’a plus donné signe de vie. Les autorités turques pensent qu’il a été tué dans les locaux par des soldats venus expressément d’Arabie saoudite. De son côté, Riyad a précisé qu’il avait quitté le consulat encore en vie, sans pour autant avancer une preuve tangible.
Le New York Times a ajouté que des témoins ou d’autres sources aux services de sécurité du prince saoudien ont lié ce dernier à trois autres suspects de l’affaire, à savoir Thaar Ghaleb al-Harbi, Abdulaziz Mohammed al-Hawsawi et Muhammed Saad Alzahrani.
Pour le quotidien américain, neuf suspects sur quinze travaillaient pour les services de sécurité, l’armée ou d’autres ministères saoudiens. A contrario, Washington Post fait état de onze sur les quinze suspects ayant une liaison avec les services de sécurité saoudiens.
New York Times estime que cette liaison entre les suspects et le prince héritier risquent de rendre difficile l’enquête sur la disparition de Jamal Khashoggi. "Et la présence d’un médecin légiste spécialisé dans les autopsies suggère que l’opération pourrait avoir été préparée avec un objectif fatal depuis le début", a révélé le journal.
Ankara, capitale cosmopolite de la Turquie, a fait savoir aux États-Unis avoir des enregistrements audio et vidéo du meurtre de Jamal Khashoggi. Ce dernier a été interrogé, torturé et tué au consulat saoudien avant d’être démembré.
Lundi soir, les médias américains ont annoncé que l’Arabie saoudite était sur le point de reconnaître le décès du journaliste des suites d’un interrogatoire qui aurait viré au drame.
>> À lire aussi : Affaire Khashoggi : "Une enquête crédible" réclamée
(Sources : 20 Minutes/Le Monde)