Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a proclamé trois jours de deuil national à la suite de cet incendie meurtrier survenu dans un hôpital à Bagdad.
L’incendie survenu dimanche dans un hôpital dédié à la Covid-19 à Bagdad a fait 82 décès et 110 blessés. Les victimes étaient arrachées à leur respirateur, asphyxiées par les fumées ou carbonisées, est-il indiqué dans un dernier communiqué du ministère de l’Intérieur en Irak. Le bilan est assez lourd, car les pompiers ont tardé à arriver à l’hôpital situé dans la périphérie agricole et reculée de la capitale irakienne. "On a ressenti une explosion. (...) On a vu le feu et on n’a pu sauver personne", a confié, en larmes, Bakr Kazem sur le récit de 20 Minutes. Selon cette personne qui accompagnait le cercueil de son père, entre 140 et 150 personnes se trouvaient à l’hôpital au moment du drame.
Le feu s’est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche après l’explosion de bouteilles d’oxygène "stockées sans respect des conditions de sécurité", rapportent des médecins de l’hôpital Ibn al-Khatib. Selon la Défense civile, les flammes se sont rapidement propagées et ont gagné la plupart des étages après seulement trois minutes. Le directeur de l’hôpital et les chefs de la sécurité et de l’entretien technique de l’hôpital ont été convoqués et interrogés sur cet incendie. Une enquête est en cours et les résultats de celle-ci seront communiqués au gouvernement sous cinq jours.
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Le ministre irakien de la Santé Hassan al-Tamimi a été suspendu par le chef du gouvernement après cet incendie et mis à la disposition des enquêteurs. Le gouverneur de Bagdad et le patron de la Santé pour l’est de la capitale ont également reçu la même sanction. Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a dans la foulée proclamé trois jours de deuil national. Il a aussi offert 10 millions de dinars (environ 5 700 euros) à chaque famille de victime. De son côté, le président irakien a noté sur Twitter que "la tragédie d’Ibn al-Khatib est le résultat d’années de sape des institutions de l’Etat par la corruption et la mauvaise gestion".