Le "Journal du Dimanche" a révélé que du sorbitol français a été retrouvé dans les stocks de munitions de l’État islamique en Irak. Une enquête a été menée par le JDD afin de remonter la filière de ce sorbitol qui, en cas de mélange avec le nitrate de potassium, peut devenir un propulseur pour lancer des roquettes.
Les sacs de sorbitol ont été découverts, pour la première fois, en novembre 2016, dans une cachette près de Mossoul, et les dernières ont été signalées dans les dépôts de Tal Afar. Ces sacs retrouvés, pesant 25 kg chacun étaient estampillés du logo d’un groupe français, dans un bâtiment en Irak.
Gérard Benedetti, directeur de la communication de Tereos, affirme, au micro du JDD, que ces sacs ont bien été produits dans leur établissement, mais pour le compte de leurs clients en Turquie. Cependant, ces sacs ont été détournés par le groupe Etat islamique. Tereos, troisième plus grand industriel du sucre au monde, se trouve à 120 km de Paris, dans la commune de Nesle.
Comment du sucre picard a permis au groupe État islamique de lancer des roquettes - Du sorbitol français a été découvert en Irak, dans des stocks de munitions du groupe Etat islamique. Le "Journal du Dimanche" a mené une enquête pour remonter la filiè... https://t.co/k8GVHfupP6
— Haiti News Network - HNN (@HaitiNewsNet) 10 décembre 2017
Guillaume Dasquié, auteur de l’enquête et contacté par franceinfo, explique qu’il faut parasiter les flux de marchandises alimentaires pour se procurer du matériel sans trop attirer l’attention. Effectivement, c’est l’agence Conflict Armament Research (CAR) qui a retrouvé plus de 78 tonnes de sorbitol dans des stocks de l’EI. Selon les enquêtes du JDD, ce substitut du sucre est l’ingrédient phare, avec le nitrate de potassium, afin de créer un propulseur pour lancer des roquettes. Le CAR rajoute que d’autres produits ont été retrouvés dans les stocks du groupe terroriste tels que du ciment, de la graisse, des pâtes d’aluminium.