La Russie a opposé, pour la deuxième fois en 24 heures, un veto à un projet de résolution du Japon prolongeant de 30 jours le mandat des experts internationaux du groupe JIM enquêtant sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie.
Cette résolution a été approuvée par 12 pays sur les 15 membres du Conseil de sécurité. Outre la Russie, la Bolivie a voté contre. La Chine s’est abstenue. C’est la dixième fois que Moscou utilise son droit de veto au sein du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) pour bloquer l’action internationale dans le pays depuis le début du conflit en 2011.
Un rapport du Joint Investigative Mechanism (JIM) a imputé au gouvernement syrien l’utilisation de gaz sarin sur Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, une attaque qui a fait plus de 80 morts le 4 avril dernier. Washington souhaitait une prolongation de deux ans du mandat du JIM tandis Moscou disait préférer une extension du travail du JIM pour six mois avec possibilité de le renouveler.
"La Russie nous fait perdre notre temps", a dénoncé l’ambassadrice américaine Nikki Haley, en soulignant qu’avec ses prises de position successives, "la Russie ne souhaitait pas trouver un terrain d’entente" avec ses partenaires du Conseil de sécurité. "La France est atterrée", a affirmé l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, en dénonçant un "veto particulièrement grave lourd de conséquences pour la lutte contre les armes chimiques". "Si le JIM n’est pas renouvelé avant minuit (6h00 samedi heure de Paris), il est dissous", a-t-il déploré.