Le Yémen est confronté à "la plus grande famine" de ces dernières décennies. Des millions de personnes pourraient mourir, a prévenu mercredi Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU.
La situation au Yémen inquiète les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Lors d’une réunion à huit clos, ces derniers ont insisté sur l’importance de maintenir tous les ports et aéroports du Yémen en état de fonctionnement. En effet, le pays en détresse absolue est soumis depuis lundi à un blocus par l’Arabie saoudite. Ports, aéroports et autres accès routiers au pays sont bloqués entraînant une famine sans précédent au cours de ces dernières décennies.
Le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock a mis en garde mercredi contre les conséquences de cette grande famine. Selon lui, des millions de personnes pourraient mourir. "Le niveau de souffrances est immense. La dévastation est presque totale. 21 millions de personnes ont un besoin d’aide humanitaire urgente", a confié à des journalistes le représentant suédois adjoint à l’ONU, Carl Skau sur le récit de 20 Minutes. "C’est la pire situation humanitaire dans le monde, sept millions de gens au bord de la famine, un enfant meurt toutes les dix minutes de maladie, presque un million de malades du choléra", a-t-il ajouté.
Le blocus au Yémen résulte d’un conflit entre l’Arabie saoudite, soutenue par les Etats-Unis, et l’Iran, déclenché par un tir de missile ce week-end de rebelles houthis yéménites pro-iraniens interceptés près de Ryad. Mercredi soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite la fin du blocus au Yémen. De son côté, l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, a lancé un appel à toutes les parties au Yémen. Il a réclamé le déploiement d’un accès humanitaire rapide, sûr et sans entraves dans l’ensemble du territoire yéménite.