Naypyidaw a annoncé la fin des exactions militaires toutefois, des Rohingyas continuent de faire l’objet de persécution par la junte militaire.
Pas plus tard qu’en début de semaine, Aung San Suu Kyi a déclaré que les exactions contre les Rohingyas avaient pris fin le 5 septembre. Elle a aussi assuré que la Birmanie était prête à organiser le retour au pays des réfugiées musulmans. Pourtant, les musulmans minoritaires en Birmanie continuent de souffrir de la persécution de la junte militaire.
Selon les témoignages de Moucharaf qui est un garde-côte posté sur une île située à la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie, il assistait à l’arrivée presque ininterrompue des Rohingyas en fuite, depuis maintenant trois semaines. Il a raconté ne jamais avoir " vu quelque chose comme ça". Il a aussi ajouté : "J’ai vu des gens débarquer avec des jambes et des bras coupés, des brûlures sur tout le corps. À cause du mauvais temps, il y a moins de traversées. Mais des familles arrivent encore épuisées et sans espoir. C’est effrayant et inhumain".
Le garde-côte Moucharaf a aussi confié avoir toujours aperçu des colonnes de fumée échappant des collines birmanes. Visiblement, les villages des Rohingyas continuent d’être incendiés et les habitants toujours contraints de prendre la fuite. De son côté, la Première ministre du Bangladesh a annoncé que pas moins de 800 000 personnes auraient rejoint son pays jusqu’ici.
En parlant des arrivées des Rohingyas en fuite dans la nuit de jeudi à vendredi 22 septembre, le garde-côte a déclaré qu’ils étaient au moins 82 à débarquer. Fatima qui faisait partie du groupe témoignait en disant que "les militaires ont égorgé mon mari". Elle a ensuite ajouté : "J’ai marché des heures dans la forêt, lentement, prudemment. Près des berges, on entendait les soldats birmans patrouiller en nous disant de quitter le pays" tout en poursuivant, "plusieurs jours pour trouver les 15 dollars qu’il faut payer aux pêcheurs pour traverser".
(Source : europe1.fr)
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