Le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré à la police qu’elle pouvait tuer les "idiots" qui résistent violemment à leur arrestation.
Sans pitié pour les trafiquants de drogue, Rodrigo Duterte a autorisé la police à tuer ceux qui résistent aux autorités. Dans son raid anti-drogue, le président des Philippines avait promis "beaucoup de morts".
Depuis l’élection de Rodrigo Duterte à la tête du pays, des milliers de personnes ont été tuées et la violence a été critiquée par une grande partie de la communauté internationale. Mais le président philippin ne se démonte pas. Lundi, lors d’une cérémonie en périphérie de Manille il s’est adressé au chef de la police d’une ville du sud dont le maire a été tué lors d’une opération antidrogue. "Votre devoir réclame que vous surmontiez la résistance de la personne que vous arrêtez (...) (si) elle résiste et qu’elle est violente (...) vous êtes libre de tuer les idiots, c’est l’ordre que je vous donne", a dit le président philippin au policier.
Rodrigo Duterte a cependant ajouté que "les meurtres, les homicides et les assassinats extrajudiciaires" n’étaient pas autorisés et que la police devait respecter les règles de l’Etat de droit tout en menant ses missions à bien.
Le meurtre la semaine dernière de Kian Delos Santos, âgé de 17 ans, a déclenché des protestations contre la campagne du président pour éradiquer les drogues. Selon la police, l’adolescent était un trafiquant de drogues qui a tiré sur des policiers lors de son arrestation. Pourtant, des images de vidéosurveillance montrent deux policiers traînant le jeune homme non armé avant qu’il soit tué. Après une veillée avec la famille au domicile du jeune homme, environ 3 000 personnes – des camarades de classe, des voisins, des nonnes, des prêtres et des activistes des droits de l’homme – ont défilé contre ce "meurtre".
>>>Voir notre dossier sur les Philippines