En Inde, qui est l’un des plus grands exportateurs de viande bovine au monde, le gouvernement édicte des mesures visant à en interdire la vente sur le marché intérieur. La filière emploie plus de deux millions de personnes.
Le gouvernement indien, dominé par les nationalistes hindous, émet de plus en plus de mesures visant à interdire le commerce de viande de bœuf. L’animal est considéré comme sacré dans la religion hindoue. De violentes attaques contre des véhicules transportant du bétail ont été signalées dans le pays depuis quelques mois, rapporte France Info.
Au mois de mars dernier, les autorités de l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé de l’Inde avec 200 millions d’habitants, ont fermé toutes les boucheries. Elles ont avancé un manque d’hygiène. La mesure a paralysé l’approvisionnement en viande dans tout l’Etat. La conséquence en est que des milliers de musulmans, qui travaillent dans la filière, se sont retrouvés au chômage.
Les bouchers de la ville d’Agra affirment avoir perdu 80% de leur chiffre d’affaires en quelques mois. Ils rapportent également que le gouvernement a promis de délivrer de nouvelles licences, mais la situation reste stationnaire. "Ils sont censés traiter tout le monde de la même façon, mais ces dirigeants sont des religieux avant tout. Ils veulent mettre tout le monde aux épinards et aux lentilles", s’insurgent-ils.
Au mois de mai, le gouvernement central a émis un décret interdisant la vente d’animaux destinés à être abattus. Les fermiers qui voulaient vendre leur bétail non productif se sont retrouvés pris de court. Ils tirent principalement leurs revenus de la vente de lait et vendent les animaux trop vieux pour acheter des plus jeunes.
Toute l’économie rurale est touchée par ces mesures du gouvernement indien. Le pays est le premier producteur de viande bovine et l’un des plus grands exportateurs de lait au monde. Plus de deux millions de personnes dépendent de cette filière.
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