L’île japonaise d’Okinoshima, où les femmes n’ont pas droit de cité, a été inscrite au patrimoine par le Comité de l’UNESCO, dimanche 9 juillet. L’initiative fait polémique.
L’inscription de l’île japonaise d’Okinoshima au patrimoine de l’humanité par le Comité de l’UNESCO, réuni à Cracovie, en Pologne, dimanche 9 juillet, est contestée par certains intervenants qui y voient la reconnaissance d’une discrimination, rapporte Le Monde. Et pour cause, ce bout de terre est interdit aux femmes.
L’île d’Okinoshima figure parmi les plus sacrés du shintoïsme, la religion panthéiste du Japon. Elle représente une "valeur universelle exceptionnelle" pour l’humanité, même si elle est interdite aux femmes, selon l’UNESCO. Mechtild Rössler, la directrice du Centre du patrimoine mondial de l’agence onusienne, a rappelé l’existence d’un lieu similaire. Il s’agit du mont Athos, en Grèce, qui est également interdit aux femmes.
Le gouvernement japonais s’est immédiatement félicité de la décision de l’UNSECO. Le ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a souligné que l’île, "unique et précieuse", avait été depuis les temps anciens un lieu d’échanges avec l’étranger et qu’elle abrite de nombreux objets qui en témoignent. Okinoshima est le 17e site japonais figurant sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.
L’île, qui est située près de la côte nord-ouest du Japon, a un pourtour de 4 kilomètres. Depuis des siècles, elle ne reçoit des visiteurs qu’un jour par an, le 27 mai, et leur nombre est limité à 200. Le reste du temps, seul un prêtre shintoïste est autorisé à y résider. Par ailleurs, les pèlerins qui s’y rendent doivent auparavant faire des ablutions dans la mer.
Suivre l’actualité du Japon.