Daesh est sur le point d’être chassé de Mossoul, la ville d’Irak où son chef Abou Bakr al-Baghdadi a déclaré son "califat" en 2014. Le journaliste Luc Mathieu de Libération livre un récit sans fard depuis le front de la guerre.
Mossoul, la deuxième ville d’Irak, tombée aux mains de Daesh en juin 2014, est sur le point d’être reconquise par l’armée irakienne. La mosquée al-Nour, où Abou Bakr al-Baghdadi a proclamé son "califat" a été reprise vendredi 30 juin. Luc Mathieu, envoyé spécial de Libération, décrit le décor de la ville : amas de tôles, pylônes renversés, carcasses de voitures calcinées, obus au sol, cadavres, réfugiés, blindés et hommes en tenue de combat, immeubles éventrés… Les images de la vieille cité donnent une idée de la violence des combats, résume le journaliste.
Luc Mathieu raconte dans son reportage sa rencontre avec le lieutenant-colonel Salam Jassem Hussein des forces spéciales irakiennes. Les hommes sont occupés à surveiller les manœuvres des combattants de Daesh à l’aide d’une caméra installée sur le toit d’une maison. Les images montrent les quartiers de la vieille ville de Mossoul toujours aux mains de l’organisation terroriste. Des colonnes de fumée émanent des pâtés de maisons.
"Nous assistons à la fin du faux Etat de Daesh", a annoncé Salam Jasem Hussein dès jeudi. Le gouvernement de Bagdad considère que la reconquête de la mosquée al-Nouri et de son minaret, que les terroristes ont fait exploser, suffit à déclarer la victoire de la bataille lancée en octobre dernier. Il tenait absolument à le faire avant le 4 juillet, trois ans jour pour jour après qu’Abou Bakr al-Baghdadi soit apparu pour la première fois et la dernière dans la mosquée.
Luc Mathieu raconte également le désarroi des habitants de Mossoul. Les blessés et les personnes âgées sont trop faibles pour marcher. "Une vieille femme est transportée par quatre hommes qui lui tiennent chacun un bras ou une jambe", détaille le journaliste qui signale également qu’une autre, plus jeune, est poussée sur un vieux fauteuil roulant. Des larmes coulent sur presque tous les visages.
Lire l’intégralité du reportage de Luc Mathieu sur le site de Libération.