Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh, s’était autoproclamé calife à la mosquée al-Nouri de Mossoul en juillet 2014. Trois ans après, l’organisation terroriste détruit le monument, comme une "marque officielle de sa défaite", selon le Premier ministre irakien Haider al-Abadi.
Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh, était apparu à la mosquée au minaret penchée al-Nouri de Mossoul le 12 juillet 2014. Mercredi 21 juin, l’organisation terroriste a fait exploser ce monument emblématique de la vieille ville, rapporte l’armée irakienne. Les djihadistes, eux, démentent avoir commis le crime qu’ils attribuent à la coalition internationale. De nombreux témoins affirment cependant le contraire.
Selon le général irakien Abdulamir Yarallah, commandant des unités engagées dans l’offensive de Mossoul, ses hommes étaient en train d’avancer dans la vieille ville et n’étaient plus qu’à cinquante mètres de la mosquée al-Nouri quand Daesh a fait exploser cette dernière. Le monument s’est effondré dans un fracas épouvantable, d’après des témoins.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a déploré la destruction de la mosquée al-Nouri par Daesh qu’il qualifie de crime contre le peuple de Mossoul et de l’Irak. De ce fait, l’organisation terroriste qui, selon lui, "signe sa défaite" en détruisant le monument, doit être "annihilée".
Délimité par des remparts datant du XIe siècle et qui ont été détruits au XXe siècle, et adossée au Tigre sur sa partie orientale, la vieille ville de Mossoul est le cœur la deuxième ville d’Irak. Durant des siècles, la cité fut un carrefour commercial entre l’Inde, la Perse et la Méditerranée. Surnommée "la tour de Pise irakienne" par les Occidentaux et "la bossue" par les Mossouliens, la mosquée al-Nouri, décorée de fabuleux motifs géométriques, avait été construite en 1172 et constitue "l’un des plus grands trésors architecturaux et historiques de l’Irak et de l’humanité", d’après l’UNESCO.
Daesh avait commis de terribles exactions sur la population de Mossoul pendant son occupation. Décapitations, crucifixions, flagellations et de nombreux châtiment publiques y étaient monnaie courante. L’organisation terroriste a également détruit des musées et des mausolées et persécuté des chrétiens qui y étaient établis depuis le début de notre ère.
Al-Nuri mosque, historical landmark of #Mosul built at the 12th century, where Baghdadi declared himself caliph, was blown up by IS tonight. pic.twitter.com/EAFXxHlVoa
— Nicolas Henin (@N_Henin) 21 juin 2017