Dix jours après le referendum constitutionnel élargissant les prérogatives du président Recep Tayyip Erdogan, la Turquie connait une nouvelle vague d’arrestations. Depuis le coup d’Etat manqué de juillet 2016, au total, plus de 46 000 personnes ont été incarcérées.
La Turquie vit toujours à l’heure des purges, près de dix mois après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 et dix jours après que le président Recep Tayyip Erdogan ait remporté le référendum élargissant ses prérogatives. Mercredi 26 avril, les autorités ont procédé à l’arrestation de 1 120 personnes dans tout le pays, soupçonnés d’être en liaison avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par le gouvernement d’être à l’origine de la tentative de putsch.
Au total, plus de 3 200 personnes sont visées par un mandat d’arrêt et 8 500 policiers sont mobilisés pour les interpeller, selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu relayée par le site 20minutes.fr. Par ailleurs plus de 9.100 policiers ont été suspendus, toujours pour des liens présumés avec Fethullah Gülen.
En Turquie, les arrestations connaissent une ampleur sans précédent ces derniers jours, alors que l’opposition conteste la légitimité du référendum voulu par Recep Tayyip Erdogan. Mercredi, le principal parti d’opposition, le CHP, a annoncé qu’il allait saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester le résultat du scrutin.
Le pouvoir turc veut visiblement démontrer sa volonté de ne pas fléchir dans la lutte qu’il mène contre ce qu’il appelle le "terrorisme" sur son sol comme à l’extérieur, avec cette vague d’arrestations couplée à des bombardements sur des positions de combattants kurdes en Irak et en Syrie. Ces nouvelles purges interviennent à moins d’un mois d’une visite de Recep Tayyip Erdogan aux Etats-Unis au cours de laquelle l’extradition de Fethullah Gülen, qui vit en Pennsylvanie, devrait être discutée.
Le gouvernement turc accuse Fethullah Gülen, un ancien allié de Recep Tayyip Erdogan, de diriger une "organisation terroriste" qui projette de mettre en place un "Etat parallèle" après avoir infiltré les institutions. Le prédicateur soutient de son côté diriger une ONG dont l’objectif est de promouvoir un islam "progressiste et éclairé".
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