Selon le procureur spécial du Monténégro dans une communcaition du 19 février, la Russie serait à l’origine d’une tentative de coup d’Etat avortée, en août 2016. Le putsch aurait eu pour objectif d’empêcher l’adhésion du pays à l’OTAN.
Podgorica, la capitale du Monténégro, s’est réveillée avec des rumeurs de coup d’Etat, dimanche 19 février. L’information n’est cependant pas toute récente, parce qu’elle date du 16 octobre 2016, le jour de l’élection législative. C’est le procureur spécial Milivoje Katnic qui a fait la déclaration selon laquelle la Russie serait impliquée dans une tentative ratée de putsch dans une conférence de presse.
Milivoje Katnic soutient détenir des preuves qui attestent l’implication de la Russie dans cette tentative de coup d’Etat au Monténégro. Des "organes d’Etat" russes se sont chargés de l’organisation, selon le procureur spécial qui soupçonne au total 25 personnes. Il s’agit de ressortissants serbes et russes. C’est l’un des exemples récents les plus flagrants d’une "campagne de plus en plus agressive" de la Russie pour tenter interférer dans les affaires occidentales, affirmeraient des sources au sein du gouvernement britannique qui ont réagi à l’information.
Selon le parquet de Podgorica, les instigateurs de la tentative de coup d’Etat auraient projeté d’entrer par la force dans le Parlement pour proclamer la victoire du Front démocratique, une coalition de l’opposition prorusse. Ils ont aussi prévu d’enlever Milo Djukanovic, l’homme fort du Monténégro, qui a cependant abandonné le poste de Premier ministre à son lieutenant Dusko Markovic en décembre 2016.
La Russie a de son côté nié toute implication dans la tentative de renversement de Dusko Markovic. Le parquet doit entendre ce lundi 20 février Andrija Mandic et Milan Knezevic, deux députés de l’opposition prorusse. Une quinzaine de suspects ont été arrêtés par les autorités du Monténégro. Les deux Russes sont toujours recherchés par la police.
Il s’agit d’Eduard Sismakov, un militaire en poste en Pologne en 2014, et d’un certain Vladimir Nikolaïevitch Popov. Selon le parquet, l’"unique motivation de ces structures" était d’"empêcher le Monténégro d’entrer dans l’OTAN".
Quatre Serbes ont plaidé coupables et ont été condamnés pour leur participation à cette tentative de coup d’Etat au Monténégro. Un cinquième, Aleksandar Sindjelic, a été présenté par le procureur spécial comme un "témoin crucial" du parquet.
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