Plus de 150 détenus se sont évadés dans la nuit du 3 janvier d’une prison du sud des Philippines. L’établissement avait été attaqué par des dizaines de combattants islamistes.
C’est à l’administration pénitentiaire philippine que l’on doit l’information relayée par Le Figaro ce mercredi 4 janvier. Une centaine de combattants islamistes ont pris d’assaut la prison de Kidapawan, une petite ville de l’île méridionale de Mindanao, la nuit du 3 janvier, vers 1h du matin. Les échanges de tir ont duré pendant deux heures autour du centre de détention dont un gardien a été tué.
D’après Peter John Bonggat, l’un des surveillants de la prison, les assaillants cherchaient à libérer leurs camarades en détention, précisant que les gardiens étaient en nette infériorité numérique face à eux. L’attaque a été menée par une faction dissidente du Front Moro islamique de libération (Milf), le plus important mouvement armé islamiste de l’archipel, avec lequel le gouvernement philippin a lancé des négociations de paix.
Au moins 158 prisonniers ont profité du chaos de l’attaque pour s’évader. Le nombre de détenus liés aux assaillants islamistes reste inconnu. La prison de Kidapawan est établie dans une ancienne école désaffectée située dans une zone forestière isolée. Il abritait 1 511 détenus avant l’attaque.
"Les autres détenus ont saisi leur chance en raison de l’importance de la fusillade. Ils ont utilisé leurs lits, les ont empilés pour pouvoir s’enfuir", a poursuivi Peter John Bonggat. De nombreux gangs criminels et mouvements rebelles islamistes ou communistes opèrent dans le secteur de Kidapawan.
Une vaste chasse à l’homme est actuellement en cours aux Philippines. Six évadés ont été abattus, d’après les autorités locales. Von al-Haq, porte-parole du Milf, a affirmé ne pas connaître l’identité des activistes qui ont attaqué la prison. L’organisation islamiste, qui compte 10 000 combattants, observe actuellement un cessez-le-feu.
L’île de Mindanao, dans le sud des Philippines, est depuis de nombreuses années le théâtre de rébellions islamistes armées. Certains groupes insurgés ont prêté allégeance à Daesh. En août 2016, une autre attaque de prison a permis à huit détenus de s’évader.
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