Des groupes d’opposants au président syrien Bachar al-Assad accusent les forces gouvernementales d’avoir enfreint la trêve en vigueur depuis le 29 décembre dernier, notamment en bombardant leurs positions dans la banlieue de Damas.
Lundi 2 janvier, une dizaine de groupes de rebelles syriens ont annoncé qu’ils suspendaient les pourparlers en vue des négociations de paix prévus à Astana, au Kazakhstan, en réponse aux violations par le régime du président Bachar al-Assad de la trêve en vigueur depuis le 29 décembre dernier. Selon ces groupes, ces violations se poursuivent jusqu’aux premières heures de ce mardi 3 janvier.
Les négociations pour le retour de la paix en Syrie sont parrainées par la Russie et l’Iran, alliés de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion syrienne. Elles se tiendront fin janvier au Kazakhstan. La trêve du 29 décembre, la nième depuis le début de la guerre en 2011, doit ouvrir la voie à ces négociations, mais, selon les rebelles, l’armée syrienne a de nouveau bombardé, lundi 2 janvier, un de leur fief de la banlieue de Damas pour tenter de maîtriser des sources d’eau vitales pour la capitale où vivent quatre millions de personnes.
Depuis deux semaines, l’aviation de Bachar al-Assad bombarde presque quotidiennement cette zone de la banlieue de Damas. Les troupes du régime ont avancé lundi jusqu’aux abords d’Aïn al-Figé, importante source d’eau. Dans cette région, deux civils ont été tués par des tireurs embusqués du régime, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). "Elles ont intensifié leurs bombardements lundi soir et les poursuivent toujours à l’aube de mardi", a-t-il indiqué.
Le 25 décembre, le régime de Bachar al-Assad a accusé les rebelles d’avoir "contaminé au diesel" ce réseau d’eau, mais ces derniers ont pointé du doigt l’incurie du pouvoir en place. Résultat, depuis plus d’une semaine, Damas souffre de pénuries d’eau, et les habitant sont obligés de faire de longues queues devant des camions-citernes.
Le régime de Bachar al-Assad veut prendre le contrôle de cette région, comme il l’a fait avec plusieurs fiefs de la rébellion dans la province de Damas qui se sont rendus après avoir été assiégés et bombardés pendant des années. Face à la poursuite des bombardements, les rebelles de Wadi Barada ont mis en garde contre le danger qui plane sur la trêve, appelant la Russie, l’Iran et la Turquie à mettre la pression sur le régime et ses milices alliées pour qu’ils cessent leurs violations flagrantes de l’accord. Dans le cas contraire, "nous appellerons toutes les factions rebelles opérant en Syrie à désavouer l’accord et à enflammer les fronts en solidarité avec Wadi Barada", encerclée par le régime depuis la mi-2015, avaient prévenu les insurgés de cette région.
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