L’armée syrienne a indiqué jeudi soir avoir repris Alep dans sa totalité et ramené la "sécurité" dans la ville après l’évacuation des derniers combattants rebelles. "Les quatre derniers bus transportant les terroristes et leurs familles sont arrivés dans Ramoussa", quartier méridional d’Alep contrôlé par les troupes gouvernementales, a indiqué télévision d’Etat.
Le régime syrien a repris jeudi le contrôle total d’Alep, deuxième ville du pays, remportant sa plus grande victoire face aux rebelles depuis le début de la guerre en 2011. Cette annonce de l’armée syrienne est intervenue au terme d’une opération d’évacuation de dizaines de milliers de civils et rebelles qui ont été conduits vers d’autres zones contrôlées par les insurgés dans le pays.
Jeudi soir, un général a lu un communiqué de l’armée à la télévision d’Etat : "Le commandement général des forces armées annonce le retour de la sécurité à Alep après sa libération du terrorisme et des terroristes et la sortie de ceux (...) qui y restaient. Cette victoire représente un tournant stratégique (...) dans la guerre contre le terrorisme. Elle souligne la capacité de l’armée syrienne et ses alliés à remporter la bataille contre les groupes terroristes et pose les bases d’une nouvelle phase pour chasser le terrorisme de tout le territoire". Cette victoire des forces fidèles à Bachar Al-Assad n’est pas une surprise. Les troupes du régime avaient réussi des percées majeures ces dernières semaines. Et Damas n’attendait que la fin des dernières évacuation pour annoncer son triomphe.
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Avec la reconquête totale de la cité, le régime contrôle désormais les cinq principales villes de Syrie avec celles de Homs, Hama, Damas et Lattaquié. La reprise d’Alep est aussi une victoire pour la Russie, intervenue militairement en Syrie en septembre 2015, et l’Iran. "Les interventions russe et iranienne, bénies sur la scène internationale par le silence arabe et musulman, nous ont coûté de lourdes pertes", également estimé Yasser Al-Youssef, un responsable du bureau politique du groupe rebelle Nourredine Al-Zinki, qui reconnaît que "la révolution connaît actuellement un revers militaire". "Alep est maintenant sous l’occupation de la Russie et de l’Iran", a dénoncé de son côté un responsable du puissant groupe islamiste rebelle Ahrar Al-Cham, Ahmad Qorra Ali.
Dans les prochaines semaines, les forces armées syriennes commenceront vraisemblablement leurs nouvelles opérations militaires à Alep, car elles visent à sécuriser toute la province d’ici la fin 2017.