Selon un bilan communiqué par le ministre de l’Intérieur, un double attentat qui a frappé la Turquie samedi, dans le cœur touristique d’Istanbul, aurait fait au moins une trentaine de morts, la plupart des policiers, et 166 blessés. La Turquie a décrété une journée de deuil national ce dimanche. Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont revendiqué l’attentat.
"Les TAK ont revendiqué l’attentat qui s’est produit hier à Istanbul", a rapporté l’agence de presse Firat, proche de la mouvance séparatiste kurde. Au moins 38 personnes, dont 30 policiers, ont été tuées dans les deux explosions, selon le dernier bilan des autorités.
L’attentat n’a pas été immédiatement revendiqué. Les autorités ont décrété une journée de deuil national. Au-delà des forces de l’ordre, c’est le cœur d’Istanbul qui était visé.
Il était 22h30, heure locale, lorsque deux fortes déflagrations ont retenti dans le centre d’Istanbul, près du Vodafone Arena, le stade de l’équipe de football de Besiktas, situé dans le quartier du même nom, à moins d’un kilomètre de la célèbre place Taksim. Le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a confirmé deux explosions – l’une devant le stade, l’autre dans un parc situé juste à côté. Pour la première, il pourrait s’agir d’un attentat à la voiture piégée visant un car de policiers. Pour la seconde, dans le parc, le ministre a évoqué la piste d’un attentat-suicide. Dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en lien avec cette attaque.
BREAKING : Two large explosion reported near Besiktas football stadium in Istanbul pic.twitter.com/9ncLVtQLro
— Turkey Untold (@TurkeyUntold) 10 décembre 2016
#Turquie Les explosions se sont produites près de l’immense stade de football de Besiktas https://t.co/i48zxaGgwy pic.twitter.com/9cptKnlwOF
— Le Soir (@lesoir) 10 décembre 2016
Au moins 27 policiers et deux civils ont été tués et 166 personnes blessées dans les deux déflagrations qui se sont produites à 45 secondes d’intervalle, a déclaré le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu. Il s’agit d’une "attaque terroriste qui visait clairement les forces de police antiémeute", a affirmé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, déployant un hélicoptère et des policiers qui, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, ont empêché tout passage. "Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme", a réagi le président Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué.
Depuis le début de l’année 2015, une soixantaine d’attentats ont endeuillé la Turquie. Une dizaine est attribuée à l’Etat islamique, dont celui de l’aéroport international d’Istanbul, qui a fait 41 morts et 239 blessés le 29 juin dernier.