Selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, les bombardements russes et syriens sur les quartiers rebelles d’Alep ont tué 500 personnes et blessé 2 000 autres. Une victime sur quatre est un enfant.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a dressé un tableau très sombre de la situation à Alep lors d’une session informelle de l’assemblée générale. Les bombardements de l’aviation russe et celle du président syrien Bachar al-Assad ont fait, selon lui, près de 500 morts et 2 000 blessés depuis le 23 septembre. Un quart des victimes sont des enfants, et la nourriture commence à manquer.
"Aucun convoi de l’ONU n’est entré dans la partie rebelle d’Alep depuis le 7 juillet et, dans ces conditions dignes du Moyen-Age, les plus vulnérables sont ceux qui souffrent le plus", a dénoncé Ban Ki-moon qui estime également que la faim a été utilisée comme une arme. "Les rations alimentaires seront épuisées à la fin du mois", a-t-il prévenu.
Ban Ki-moon accueille cependant favorablement la trêve des bombardements sur Alep décidée par la Russie. D’après lui, cette trêve devrait permettre des évacuations médicales dès demain, mais "c’est le strict minimum". "N’avons-nous rien appris de Srebrenica et du Rwanda ?", a-t-il lancé devant l’assemblée générale de l’ONU.
Cette réunion avait été convoquée à l’initiative du Canada, soutenu par 71 pays, après que le Conseil de sécurité eut échoué à adopter une résolution pour mettre fin aux bombardements russes et syriens sur Alep. Ces 72 pays, sur les 193 membres de l’ONU, ont signé une lettre adressée à Ban Ki-moon lui demandant que l’assemblée se saisisse de la crise humanitaire en Syrie. La Russie et la Chine, ainsi que de nombreux pays africains et quatre autres membres du Conseil, l’Angola, le Sénégal, le Japon et le Venezuela, n’avaient pas signé la lettre.
Ban Ki-moon a dénoncé "l’incapacité du Conseil de Sécurité à s’acquitter de ses responsabilités", réclamant du Conseil "une résolution forte pour mettre fin à la violence et au bain de sang". L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine s’est déclaré "perplexe". Il a noté que le secrétaire général de l’ONU "n’avait pas prononcé un seul mot sur les organisations terroristes, comme si le désastre en Syrie était dû à l’ouragan qui a frappé Haïti".
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