La Russie a annoncé son intention de marquer une trêve dans ses bombardements sur la ville syrienne d’Alep. Ces bombardements s’apparentent à des crimes de guerre, selon l’Union européenne.
Les habitants de ville martyre d’Alep, en Syrie, pourront peut-être souffler jeudi prochain, annonce Le Parisien qui relaye une déclaration du général Sergueï Roudskoï, un haut gradé de l’état-major russe. "Cette décision a été prise avant tout pour permettre aux civils de quitter la ville en toute liberté, pour évacuer les malades et les blessés et assurer le retrait des rebelles armés", a détaillé le responsable militaire.
Sur le terrain, les aviations russe et syrienne poursuivaient leurs frappes sur Alep. Ces frappes appuient l’offensive majeure des forces du régime, lancée le 22 septembre dernier et dont l’objectif est de reprendre les quartiers rebelles de la ville, qui leur échappent depuis quatre ans.
Les Nations unies et l’Union européenne ont salué cette initiative de la Russie, mais estimé que la durée de la trêve n’était pas suffisante pour permettre aux convois humanitaires d’acheminer l’aide aux civils des quartiers rebelles assiégés d’Alep. "Toute pause dans les hostilités est positive pour la population mais nous avons besoin de plus de temps pour mettre en route la machine humanitaire", a commenté Stéphane Dujarric, le porte-parole de l’ONU, qui a rappelé que des trêves d’au moins 48 heures étaient nécessaires.
En attendant la trêve de jeudi, un nouveau raid aérien ayant visé hier matin le quartier rebelle de Marjé a coûté la vie à 13 civils, dont 12 d’une même famille. "Parmi cette famille figurent neuf mineurs, dont une jeune mère de 17 ans et son nourrisson", a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Le bilan de ce raid porte à 47 le nombre de morts en 24 heures dans l’est d’Ale, selon cette ONG. En tout, au moins 430 personnes ont perdu la vie dans des bombardements dans la partie rebelle d’Alep depuis le début de l’assaut, selon toujours l’OSDH.
L’Union européenne a fermement condamné hier l’attitude de la Russie dans la guerre en Syrie. Elle n’envisage pas de sanctions mais a averti que les agissements des Russes étaient passibles de poursuites pour crimes de guerre. "Depuis le début de l’offensive par le régime et ses alliés, particulièrement la Russie, l’intensité et l’échelle des bombardements aériens sur Alep-est est clairement disproportionnée", écrivent les dirigeants de l’Union européenne.
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