Ivan Sekretarev/AP/SIPA
Des systèmes de défense antiaérienne S-300 ont été déployés par l’armée russe à Tartous, une ville côtière du nord-ouest de la Syrie. Ces S-300 viennent s’ajouter aux S-400 déjà installés dans la base militaire de Hmeimim en Syrie. Le Pentagone a mise en garde Moscou.
L’annonce de la Russie intervient au lendemain de la décision de Washington de suspendre ses pourparlers avec Moscou sur un cessez-le-feu en Syrie, annoncée après la destruction totale lundi du plus grand hôpital du secteur rebelle d’Alep dans un bombardement aérien. Indéfectible alliée de Damas, la Russie est accusée par les Occidentaux de bombarder les rebelles en Syrie, notamment à Alep, dans des zones peuplées de civils. De son côté, Moscou affirme ne viser que les groupes djihadistes. Le déploiement de ces systèmes de défense antiaérienne S-300 risque de détériorer encore plus la relation entre les Etats-Unis et la Russie.
"Dans la République arabe de Syrie, des systèmes de défense antiaérienne S-300 ont été déployés", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov. "La batterie de missile sert à assurer la sécurité de notre base navale", a affirmé le ministre de la Défense russe, assurant "ne pas comprendre pourquoi cela a provoqué de telles inquiétudes auprès de nos partenaires occidentaux". Le Pentagone a été le premier à réagir en se demandant qui était l’adversaire que Moscou souhaite tenir à distance avec ces missiles. Les extrémistes que la Russie veut combattre en Syrie, comme Daesh ou le Front Fateh al-Cham (ex Front Al-Nosra), n’ont "pas d’aviation", a relevé Peter Cook, porte-parole du Pentagone.
Les systèmes de défense antiaérienne S-300 complètent de fait le dispositif de défense mis en place sur la base aérienne de Hmeimim avec l’arrivée en novembre 2015 de S-400 de dernière génération. "Ce système est conçu pour assurer la sécurité de la base navale de Tartous", a déclaré Igor Konachenkov. "Nous rappelons que le S-300 est un système uniquement défensif et qui ne menace personne", a-t-il ajouté. Ces batteries permettent notamment de répondre à la menace de missiles tirés depuis la mer Méditerranée. De son côté, Peter Cook a adressé une mise en garde à Moscou contre toute utilisation de ces batteries contre les appareils américains : "Il faut que ce soit clair pour les Russes et pour tous ceux qui opèrent en Syrie que nous prenons très au sérieux la sécurité de nos aviateurs", a-t-il souligné.
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