Le pèlerinage des musulmans à La Mecque s’ouvre en Arabie Saoudite. Un nombre important de fidèles de cette religion se déplace pour le hadj chaque année. Pour le pèlerinage de 2016, il commence sous très haute tension.
L’Iran et l’Arabie saoudite ont des différends qui datent. Les deux pays sont musulmans, seulement, l’un chiite et l’autre sunnite. Les Iraniens (chiites) ont une dent contre les Saoudiens (sunnites) depuis toujours et ce qui s’était passé l’année dernière lors d’un mouvement de foule meurtrier n’a fait qu’empirer les choses. En effet, lors du pèlerinage de 2015 à La Mecque, près de 2 400 personnes ont perdu la vie à cause d’une bousculade. L’Iran fait partie des pays qui a enregistré le plus de victimes lors du drame. Pas moins de 464 pèlerins iraniens ont perdu la vie lors du mouvement de foule selon le journal Le Monde.
L’ayatollah Ali Khamene, le guide suprême iranien avait lancé lundi des propos pleins d’agressivité envers le Royaume d’Arabie Saoudite. Il avait notamment dénoncé l’irresponsabilité des Saoudiens par rapport au mouvement de foule de 2015 à La Mecque. "Cette catastrophe montre une nouvelle fois que cette descendance maudite maléfique ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l’islam, a fustigé L’ayatollah Ali Khamene. "Le monde musulman, aussi bien les gouvernements que les peuples, doit connaître les dirigeants saoudiens et leur nature irrévérencieuse, non croyante et dépendante (…) et réfléchir sérieusement à la gestion des lieux saints. Sinon le monde musulman sera confronté à des problèmes plus grands", a rajouté le chef de file des Iraniens. Les élocutions lourdes de sens ont été partagées par Hassan Rohani, le numéro deux iranien. L’Iran "ne pardonnera jamais pour le sang versé de ces martyrs", a annoncé le bras droit d’ayatollah Ali Khamene mercredi dernier. L’Iran a critiqué l’Arabie Saoudite pour avoir omis de présenter des "excuses" auprès des Iraniens et aussi pour avoir refusé "d’autoriser une commission d’enquête islamique internationale".
Le Royaume d’Arabie Saoudite ne s’était pas fait attendre pour répondre à ces offensives iraniennes. Les Émirats Arabes Unis ont notamment annoncé que l’Iran avait lancé des propos "inappropriés et offensants" qui reflètent "une claire incitation et une tentative désespérée de politiser le rite" du hadj, a rapporté lemonde.fr. Cette annonce faite par Abdellatif Zayani, le secrétaire général du Conseil de coopération de l’Arabie saoudite. Cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, le grand mufti saoudien avait également répondu à l’agression de la part de Téhéran en affirmant que les Iraniens "ne sont pas des musulmans".
Les conflits entre les deux pays sont également accentués par le fait que l’Iran avait décidé que ses ressortissants ne pourraient pas faire le hadj cette année. Cette information a été prononcée au mois de mai dernier "invoquant la mauvaise volonté du gouvernement saoudien". "Les négociations entre les deux pays ont notamment échoué en raison de l’absence d’indemnisation pour les proches des Iraniens ayant péri dans le mouvement de foule de 2015", explique le site du Monde. Plusieurs milliers d’Iraniens ont fait une manifestation dans les rues de Téhéran afin de critiquer l’Arabie saoudite et pour contester contre leur interdiction de participer au pèlerinage à La Mecque ce vendredi 9 septembre.
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