Les salariés Japonais se "tuent" vraiment à la tâche, révèle une enquête du Washington post. Chaque année des milliers d’entre eux meurent d’épuisement au travail.
Karoshi, c’est le terme qui désigne au Japon la mort par épuisement au travail que l’on peut aussi associer au burn out. Il est apparu dans les années 1970 au pays du Soleil-Levant alors que de plus en plus de morts subites étaient observées chez des travailleurs surmenés. Depuis, de nombreuses études ont montré comment la surcharge de travail et surtout la privation de sommeil qui en découle peuvent être néfastes pour l’organisme.
Une récente enquête du Washington Post donne l’alerte : des milliers, de Japonais meurent encore d’épuisement chaque année après avoir trop travaillé. En cause, les heures supplémentaires utilisées à outrance pour augmenter les revenus. Selon l’enquête, la norme en matière d’heures quotidiennes de travail est même devenue 12 heures. "Personne ne force quiconque, mais les salariés ressentent les heures supplémentaires comme quelque chose d’obligatoire", raconte Koji Morioka, professeur à l’université du Kansai, au Washington Post. Le journal américain a rappelé le cas d’un salarié de 34 ans qui est décédé après avoir enchaîné des semaines de 90 heures dans une entreprise de maintenance d’appartements à Tokyo. Selon le journal, qui relate les propos du ministre du Travail, 189 décès de ce type ont été répertoriés en 2015. Les experts estiment que le nombre réel de morts est beaucoup plus élevé et qu’il pourrait se chiffrer en milliers.
En tout, 8 à 9% des salariés travaillent plus de 60 heures par semaine. Des chiffres encore déplorables. L’Etat vise aujourd’hui à abaisser ce chiffre sous la barre des 5%. Le gouvernement propose également l’une de ses mesures phares : forcer les salariés à épuiser leurs jours de congé sachant qu’ils disposent de 20 jours par an. Le ministre du Travail souhaite donc encourager les salariés à prendre au minimum 70% de leurs congés. Face à l’"épidémie" de décès lié à l’épuisement au travail, des entreprises commencent à tolérer les retards et permettent même à leurs salariés de partir plus tôt du travail pour qu’ils puissent voir leur famille.
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