Le président turc Recep Tayyip Erdogan a instauré l’état d’urgence dans son pays après le coup d’État manqué de la semaine dernière. Il prie par la même occasion le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault de "se mêler de ses affaires".
Après le coup d’État avorté qui eut lieu en Turquie vendredi dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en route une purge touchant plus de 55 000 personnes, notamment dans la police et l’armée, mais aussi dans l’enseignement, la justice et les médias. De retour à Ankara hier, il a instauré l’état d’urgence pour trois mois dans son pays, rapporte le site 20minutes.fr.
Plus de 9 000 suspects ont été placés en garde à vue ou arrêtés après le coup d’État manqué en Turquie. Il est impossible à l’heure actuelle de savoir si ces personnes font partie de celles touchées par les purges. Selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu, 99 généraux et amiraux ont aussi été placés en détention provisoire en attente de leur procès.
À l’étranger, cette réponse au coup d’État manqué en Turquie suscite de l’inquiétude, sans que cela n’ébranle la détermination de Recep Tayyip Erdogan. Il a ainsi prié le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault de "se mêler de ses affaires" en réponse à ses critiques sur les purges. "S’il veut une leçon de démocratie, nous pouvons aisément lui donner", a-t-il poursuivi.
S’il s’est engagé à ne faire "aucun compromis" sur la démocratie, Recep Tayyip Erdogan a annoncé dans une allocution dans la soirée l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de trois mois. Le dispositif permet notamment de décréter le couvre-feu, de restreindre le droit de manifester ou la liberté de circulation dans certains secteurs identifiés. Le coup d’État manqué qui eut lieu dans la nuit de vendredi à samedi en Turquie a fait plus de 300 morts.