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Une Française soupçonnée d’être impliquée dans l’assassinat d’un sénateur proche du dictateur chilien Augusto Pinochet en 1991 avait été détenue en Inde. Elle a été arrêtée le 16 février 2015 et se trouve aujourd’hui en liberté conditionnelle.
Détenue en Inde pendant 16 mois
La Française soupçonnée d’être mêlée à l’assassinat du sénateur de droite Jaime Guzman Errazuriz en avril 1991 par un groupe d’extrême gauche s’appelle Marie-Emmanuelle Verhoeven, rapporte Le Point. Elle avait été détenue à New Delhi, en Inde, pendant 16 mois, après les accusations d’assassinat qui lui valent d’être réclamée par le Chili.
Arrêtée le 16 février 2015 à la frontière entre le Népal et l’Inde, où elle suivait un pèlerinage bouddhiste, Marie-Emmanuelle Verhoeven, âgée de 56 ans, a toujours clamé son innocence. "Je pensais que ce serait une histoire de deux ou trois jours, car j’avais tous mes papiers", dit-elle. Elle n’obtiendra sa remise en liberté conditionnelle que 16 mois plus tard et reste dans l’attente d’une décision définitive de la justice indienne sur la requête chilienne. Au cours de sa détention, elle a observé une grève de la faim pendant 14 jours.
Des conditions de détentions très difficiles
"Il y a la privation de liberté, les conditions de vie qui pour nos standards sont très, très difficiles. Les conditions d’hébergement, les conditions d’hygiène, les conditions de nourriture", souligne-t-elle. "Je suis fatiguée psychologiquement et physiquement. Mais je me sens beaucoup plus d’attaque parce que je n’ai plus les mains liées, je peux m’exprimer", raconte Marie-Emmanuelle Verhoeven.
La Française a vécu de 1985 à 1995 au Chili, en partie sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet. La justice chilienne demande son extradition pour sa participation présumée à l’assassinat du sénateur de droite Jaime Guzman Errazuriz en avril 1991 par un groupe d’extrême gauche, le Frente Patriotico Manuel Rodriguez (FPMR).
"Je n’ai rien à voir avec l’affaire Guzman"
Le sénateur avait été abattu alors qu’il sortait de l’Université catholique du Chili. Il était considéré comme un des principaux inspirateurs de la dictature d’Augusto Pinochet. "J’étais quelqu’un de gauche, d’engagé, j’étais contre la dictature, je suis descendue dans la rue, quand on pouvait aider des gens, on l’a fait. Mais je n’ai absolument rien à voir avec l’affaire Guzman", s’exclame-t-elle.
Marie-Emmanuelle Verhoeven explique s’être installée au Chili parce que son compagnon d’alors était chilien et qu’elle voulait "comprendre ce genre de situation". "J’ai caché des gens, je ne savais pas qui c’était, cela durait une nuit, et puis voilà. Mais je n’ai jamais fait partie de la direction du FPMR. Mes sensibilités étaient à gauche, on était en dictature, la dictature de Pinochet, ce n’était pas difficile de choisir son camp", explique la Française.