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Esclavage sexuel, maltraitance... cette jeune mère de famille yézidie a passé 20 mois dans les geôles djihadistes avant d’être libérée. Le Journal de Dimanche a recuilli son témoignage troublant. "Nous étions comme des mortes", confie-t-elle.
Sara (nom d’emprunt), jeune femme de 27 ans, a été prisonnière de Daesh durant vingt mois. Une captivité synonyme de souffrance et d’humiliation, de viols pour les plus jeunes, qu’elle relate dans un cahier et relayé par le JDD. Pour Sara, la vie bascule en août 2014 dans son village du Sinjar. C’est là, au Kurdistan, (nord de l’Irak), que les yézidis - une minorité religieuse comptant pour environ 1,5% de la population du pays – vivent en harmonie avec les Kurdes, musulmans. Jusqu’au jour où les hommes de Daesh déferlent.
Un jour, les djihadistes décident de vendre 700 femmes yézidies. Sara est choisie et part pour la capitale de l’Etat islamique, Raqqa. Elle a été surtout marqué par les "lots" et "tractations" autour de la vente des femmes. Elle se souvient "d’un petit obèse barbu qui, lui aussi, la voulait". Plusieurs fois par semaine, le chef local vient faire "son marché". En clair, choisir une jeune fille pour la nuit.
A l’esclavage sexuel, se rajoute l’exposition à de violentes attaques militaires. Les femmes captives vivent au sous-sol d’un immeuble et sont en première ligne sous les bombardements. Les conditions de vie sont déplorables. "Nous buvions de l’eau des toilettes. Nous étions comme des mortes. Les enfants en devenaient fous", raconte-t-elle.
Aujourd’hui rescapée, Sara et ses codétenues n’ont plus jamais eu de nouvelles de leur époux.