Pawan Sharma/AP/SIPA
En Inde, la communauté des jaïns est l’une des plus riches et influentes du pays. Afin d’élever leur âme et se consacrer entièrement aux autres, les riches abandonnent toutes leurs possessions pour mener une ascèse intégrale.
Le magazine Paris Match a suivi de près la consécration de ces riches jaïns qui laissent derrière eux les bijoux, les débauches ou encore leurs bolides.
Des personnes influentes
La communauté des jaïns, originaire du Rajasthan, ne représente qu’une très petite minorité en Inde à raison de 0,4% de la population, soit près de 5,2 millions de personnes. Cependant, ils se distinguent par leurs richesses et leur influence dans le pays. Ses membres sont effectivement des personnes très éduquées et habiles en affaires. Beaucoup d’entre eux sont des dirigeants de grands groupes industriels ou financiers en Inde et à l’étranger. Le 14 février dernier, jour de la Saint-Valentin, huit nouveaux moines lors de leur initiation, la diksha ont fusionné le monde de l’argent et celui du dépouillement pour se consacrer à la vie spirituelle. Il s’agit de jeunes âgés de 21 à 35 ans, ingénieurs, experts-comptables ou avocats, rapporte Paris Match dans son édition de ce mardi.
Un détachement total
Parmi eux, Pooja, une chirurgienne mariée, abandonne possessions et liens familiaux pour devenir moine jaïn. Ses cheveux sont rasés et elle portera désormais pendant le reste de son existence un drap blanc sans coutures. La jeune femme de 35 ans intégrera alors l’un des ordres religieux les plus stricts du monde. Ce dernier prône le détachement total pour ceux qui espèrent atteindre le nirvana. Sept autres moines vêtus de blanc, le crâne rasé et le voile immaculé sur la bouche seront à ses côtés. Depuis quelques années, Guru Dev, assis au centre, les instruit à la philosophie du jaïnisme. La vie matérielle ne sera plus qu’un vague souvenir, mais ils seront transportés vers l’élévation de l’âme afin de mettre fin au cycle des réincarnations. Sur la grande scène, les parents de ces futurs moines en profitent une dernière fois pour les serrer dans leurs bras. Les larmes aux yeux, ils redoutent cet instant alors que leurs enfants ont le sourire aux lèvres.
Des règles très strictes
Comme rapporté par Paris Match, les jaïns orthodoxes ne sont pas autorisés à manger d’oignons, de carottes ou de pommes de terre. Et pour cause, ces légumes poussent sous terre et les récolter peut tuer un insecte. Les moines, de leur côté, doivent se protéger la bouche avec voile de coton de huit épaisseurs pour ne pas en avaler. Enfin, ils n’emprunteront aucun moyen de transport pour éviter d’écraser un organisme vivant. Chaque année, ils traversent alors des centaines de kilomètres à pied, avec uniquement un balai blanc qui leur permet d’écarter délicatement les insectes de leur passage.
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