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En mars dernier, des documents ont été récupérés par des journalistes de la chaîne américaine NBC et analysés par les chercheurs du Combating terrorism center (CTC), basé à l’école militaire américaine de West Point. Ces derniers ont indiqué dans un long rapport que les informations concernant 4 600 djihadistes sont authentiques.
Un ancien membre de l’Etat islamique ayant quitté l’organisation à cause de "l’effondrement des principes islamiques", au sein de Daesh, avait remis à la NBC des documents informatifs sur les nouvelles recrues du groupe. Ces documents révélés en mars dernier ont été analysés par les chercheurs du Combating terrorism center (CTC). Dans un premier rapport publié lundi, le CTC estime que ces formulaires ont été remplis (en arabe) durant la période comprise entre le début de 2013 et la fin de 2014. Ces formulaires ont été complétés par environ 30% des apprentis-djihadistes ayant rejoint les rangs de l’EI à ce moment-là. Au total, des renseignements concernent 4 600 djihadistes.
Des nouvelles recrues de toutes nationalités confondues
Les 23 questions des formulaires vont de : nom, surnom, nom de la mère, groupe sanguin, date de naissance et nationalité à "date et lieu de la mort" (laissé en blanc) et "notes diverses", en passant par "Par qui avez-vous été recommandé" ou "Avez-vous déjà mené le djihad, et où ?". La nationalité la plus représentée dans cet échantillon est saoudienne, avec 579 personnes, puis viennent les Tunisiens (559), Marocains (240), Turcs (212), Egyptiens (151) et Russes (141). La liste compte notamment 49 Français, 38 Allemands, 30 Libanais, 26 Britanniques, 11 Australiens, 7 Canadiens, aucun Américain. L’âge moyen est de 26-27 ans. Seuls 400 étaient mineurs à leur entrée sur les terres du califat, proclamé en juin 2014. 61% des volontaires assurent être célibataires, 30% mariés tandis que 8% n’ont pas répondu. Le niveau moyen d’éducation est plutôt élevé, relève le rapport, avec 1 371 assurant avoir une éducation secondaire, et 1 028 supérieure, soit des niveaux supérieurs à ceux de leurs classes d’âges dans leurs pays d’origine.
Départ au djihad : La France en 15e position des nationalités mais 9e des pays de résidence #Daeshleaks pic.twitter.com/X2RDjVWGzZ
— Philippe Berry (@ptiberry) 19 avril 2016
Le CTC note qu’une majorité occupe des emplois peu qualifiés, ce qui pourrait indiquer "que les recrues sont motivées par leur frustration" économique. Daesh recherche des combattants mais aussi des talents particuliers. "Important : il a une expérience de chimiste", "Il était un sniper dans l’armée", lit-on dans deux notes, souligne le CTC. Daesh "cherche à étendre et à contrôler son territoire" et a besoin "de combattants mais aussi de cadres administratifs pour constituer un gouvernement", estime le CTC. Ces révélations risquent de freiner leur objectif pour un temps.
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