Le président turc Recep Tayyip Erdogan a célébré hier à Ankara la Journée internationale des droits des femmes à coups de déclarations chocs. "Je sais qu’il y en aura encore qui en seront gênés", a-t-il prévenu.
Mardi matin, à Ankara, le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu à une célébration de la Journée internationale des droits de la femme, rapporte Le Figaro. Il a publiquement déclaré sa conviction intime en disant : "La femme est avant tout une mère", après avoir prévenu que "qu’il y en aura encore qui en seront gênés". Il a été ovationné par une assemblée de femmes à la fin de son discours.
Recep Tayyip Erdogan est à la tête de la Turquie depuis quatorze ans. Il avait levé la voix contre le système capitaliste qu’il accuse d’asservir les femmes pour des raisons économiques et a mis en avant la nécessité de "la sauvegarde de la famille". "Vous ne pouvez libérer les femmes en détruisant la notion de famille", a-t-il dit, ponctuant son discours de versets du Coran pour vanter les mérites de la maternité en citant l’un d’eux qui dit "le paradis se trouve sous les pieds de nos mères".
Recep Tayyip Erdogan s’est régulièrement illustré par ses déclarations polémiques à propos des femmes. L’homme fort d’Ankara avait notamment assuré que les féministes n’avaient "rien à faire avec notre religion et notre civilisation" et que l’égalité homme-femme était "contre nature".
Recep Tayyip Erdogan s’est aussi de nombreuses fois montré en public avec son épouse et ses deux filles voilées. Il a décrit l’avortement comme un crime contre l’Humanité et dénoncé la "trahison contre des générations de Turcs" que représentait à ses yeux le planning familial.