Membre de l’ONG islamique Baraka city, Moussa Ibn Yacoub est parti au Bangladesh afin de porter secours aux Rohingyas, une minorité musulmane persécutée. Il a été arrêté et placé en détention provisoire pour "activités suspectes".
Moussa Ibn Yacoub s’est rendu au Bangladesh pour porter secours aux Rohingyas, une minorité musulmane victime de persécution. Le Français, membre de l’ONG Baraka City, a été placé en détention provisoire ce samedi après son arrestation le 19 décembre dernier.
Aucun lien avec des activités terroristes
Selon Le Point, il est accusé par les autorités d’"utilisation de fausse identité", car il s’est servi de son nom musulman adopté lors de sa conversion à l’islam et qui ne figure pas sur son passeport. Mais étant donné qu’au Bangladesh, les Rohingyas sont considérés comme illégaux, il est impossible de "légaliser notre présence", explique l’organisation. Fondée par des musulmans au profil salafiste, Baraka City effectue plusieurs campagnes de dons qui génèrent plusieurs millions d’euros. Des perquisitions ont été menées à plusieurs reprises dans des locaux, mais aucun lien avec des activités terroristes n’a jamais été détecté.
Détenu dans des conditions catastrophiques
D’après l’ONG BarakaCity, dont le siège est implanté à Courcouronnes, Moussa encourt jusqu’à 10 ans de prison. Il se trouverait actuellement dans la prison de Cox Bazar, dans le sud du Bangladesh. "Nous craignons une atteinte à sa dignité et à sa sécurité dans la prison où il a été transféré", s’inquiète l’ONG. Selon les explications fournies par Samim Bolaky, l’avocat de l’organisation sur le récit de Francetv Info, "Moussa venait de visiter des écoles et des orphelinats et a été arrêté à un check-point alors qu’il se dirigeait vers le sud du pays, où se trouvent les camps de Rohingyas". Il a ajouté qu’"il est détenu dans des conditions catastrophiques, dans des cellules où s’entassent plus de 40 prisonniers".
Le hashtag #FreeMoussa pour témoigner du soutien à Moussa
Interrogé sur cette affaire, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que l’ambassade sur place lui apporte la protection consulaire habituelle. "Moussal est actuellement en attente d’être présenté devant la justice", a-t-il poursuivi. Les mobilisations se multiplient du côté des civils et une pétition, lancée jeudi sur le site de l’ONG, avait réuni plus de 130 000 signatures lundi. Les internautes ont également mis en place le hashtag #FreeMoussa pour encourager l’humanitaire et interpeller le gouvernement.
Moussa, humanitaire emprisonné au Bangladesh, pour l'aider signez la pétition #FreeMoussa https://t.co/VxzbaAfV4v pic.twitter.com/WUYP2GR3Sj
— Mister V (@MisterVonline) 26 Décembre 2015
VIDEO A PARTAGER MASSIVEMENT : Libérons Moussa...#FreeMoussa
https://t.co/P0qmKB81u6
— BarakaCity (@Barakacity) 26 Décembre 2015