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Elles ont été nommées Dua, Aws et Asma par la correspondante du New York Times qui a recueilli leur témoignage. Elles ont été dans Al-Khansaa la brigade féminine et police des mœurs de Daesh.
Dua, Aws et Asma, les trois jeunes femmes sont âgées respectivement de 20, 25 et 22 ans et sont Syriennes originaires de Raqqa. Elles ont fui Daesh et sont actuellement réfugiées dans le sud de la Turquie.
Avant l’emprise de Daesh sur Raqqa, elles étaient étudiantes et vivaient une vie libre : lecture de littérature anglo-saxonne, sortie en boîte de nuit, fréquentation d’hommes issus d’autres confessions, … La vie de rigorisme qu’elles avaient connue sous Daesh était plutôt celle des habitants les plus conservateurs de la ville.
Tout a basculé début 2014 lorsque Daesh s’empare de Raqqa et fait de la ville sa capitale. Du jour au lendemain un nouvel ordre social s’est imposé. Il fallait y adhérer ou subir la répression, voire l’élimination. Les trois femmes ont alors décidé d’adopter la doctrine des nouveaux maîtres.
Aws a épousé un combattant de l’EI d’origine turc. Privée de sa liberté d’avant, elle sombre vite dans la dépression. Puis elle apprend qu’elle ne pourra pas avoir d’enfant avec son mari puisque cela est interdit aux hommes de l’organisation afin de préserver leur capacité à mener des missions suicides.
Dua s’est mariée à un djihadiste saoudien issu d’une famille riche de Riad. Au début l’aisance matérielle dans laquelle elle vit lui a donné l’illusion du bonheur. La troisième fille, Asma, a décidé de ne pas se marier.
Leur désertion de Daesh survient quelques semaines après la mort de l’époux de Dua. Les trois amies commencent à être horrifiées des violences bestiales de l’organisation ainsi que de la fausse instrumentalisation de l’islam.
Dua est la première à fuir vers la Turquie, Aws et Asma l’ont rejoint à quelques semaines d’intervalle. Elles ont repris maintenant leur précédent mode de vie mais vivent discrètement de peur d’attirer l’attention de Daesh.