Illustration SIPA
L’incident de ce mardi où Ankara a abattu un avion militaire russe près de la frontière syrienne a envenimé les relations déjà très tendues entre la Turquie et la Russie. Ankara serait en train de saboter la coalition contre Daech.
Alors que la tension anime déjà la relation Ankara et Moscou, l’incident survenu ce mardi est de nature à envenimer la situation. L’armée turque a en effet abattu un Su-24 de l’armée russe pour la simple raison qu’il a violé son espace aérien près de la frontière avec la Syrie.
Un incident très sérieux
La Turquie a pris l’affaire très au sérieux et a aussitôt saisi l’OTAN et l’ONU. "L’OTAN suit la situation de très près", a déclaré un responsable de l’Alliance sur le récit du Figaro. D’autant plus qu’une telle situation où les forces armées d’un pays de l’OTAN abattent un avion russe ou soviétique n’est pas apparue depuis 1950. Pour le Kremlin, l’incident est "très sérieux", mais la Russie maintient ses positions en soutenant que l’avion, selon le ministère de la Défense, est resté dans l’espace aérien syrien.
Défendre la souveraineté territoriale de la Turquie
Alors que la tension règne entre les deux pays, les chaînes de télévision turques ont repassé en boucle les images de la chute de l’appareil russe. En effet, une source officielle turque a indiqué que l’appareil aurait déjà été averti dix fois en cinq minutes. "En accord avec les règles d’engagement, les autorités turques ont mis en garde de manière répétée un avion non identifié qui se trouvait à 15 kilomètres ou moins de la frontière", a précisé cette source officielle turque avant d’ajouter que "l’appareil n’a pas tenu compte de ces avertissements en volant au-dessus de la Turquie". La même source a insisté sur le fait que cette action ne visait pas un pays particulier, mais il s’agit de défendre la souveraineté territoriale de la Turquie.
Des accusations depuis le début de l’intervention militaire russe
Ce n’est pas la première fois que Moscou est reproché de violer l’espace turc. Ces accusations ont émergé depuis le début de l’intervention militaire russe aux côtés du président Bachar el-Assad fin septembre. Les incidents à la frontière se sont alors multipliés entre Ankara et Moscou. La tension entre les deux pays s’était amplifiée ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui, selon Ankara, ont ciblé des villages de la minorité turcophone de Syrie. Les autorités turques ont d’ailleurs convoqué l’ambassadeur russe vendredi et une mise en garde contre les "sérieuses conséquences" de cette opération a été lancée par Ankara.