Si les discriminations entre castes sont prohibées en Inde depuis l’Indépendance, les mœurs n’en changent pas pour autant. Les violences demeurent et sont d’ailleurs en hausse, particulièrement au niveau des "intouchables".
Le cas Dalit et les violences discriminatoires
Les violences et le racisme social en Inde sont des problèmes qui sont loin d’être réglés. Si les discriminations entre les castes sont interdites depuis plus de 60 ans, les violences perdurent encore. A noter que les principales cibles de ces exactions sont les personnes qui se trouvent au plus bas de l’échelle, les intouchables, également appelés dalits. L’incendie apparemment criminel, qui a ravagé une maison et a coûté la vie à deux enfants de 9 mois et trois ans, est un cas de figure. Cette attaque a eu lieu dans l’Haryana, un Etat du nord de l’Inde, il y a de cela une semaine. La famille de ces victimes avait été menacée par des castes supérieures et a été placée sous la protection de la police locale.
A ce jour, toute la communauté dalit de ce village a accusé la police de laxisme face à ces agressions. Les autorités régionales qui sont pointées du doigt pour avoir favorisé les assaillants présumés ont dû procéder à des arrestations. La police a même décidé de suspendre les officiers impliqués dans l’affaire, avant de transférer le dossier à la police fédérale.
Les cas d’agressions à l’encontre des dalits ne sont cependant pas rares. En un an, les violences enregistrées contre les intouchables ont augmenté de 20% et de 45% depuis deux ans.
La liberté, mal supportée par d’autres
L’émancipation des dalits serait l’une des principales causes de ces violences répétées. Les castes inférieures situées juste au-dessus des intouchables se sentent menacées.
Les intouchables représentent actuellement 16% de la population indienne. Ils ont le plus bénéficié des politiques de discrimination positive mises en place depuis 60 ans. Un répit pour cette caste que la société traditionnelle hindoue considérait comme impure. Les intouchables n’avaient, à l’époque, pas le droit de vivre, manger ou prier avec les autres.
La donne a cependant changé et actuellement, les dalits bénéficient d’importants quotas dans les universités et la fonction publique. Les rôles dans les villages ont été bouleversés quand certains de ces intouchables sont même devenus des chefs d’entreprise, voire ministre en chef de l’Etat le plus peuplé de l’Inde. Comme les dalits ne dépendent plus des hautes castes pour vivre, quelques membres des autres castes ont du mal à l’accepter.