La guerre en Syrie et en Irak rappelle comment les élites politiques ont déclenché, presque par accident, la Grande guerre. Le scénario se répète un siècle après.
Il est très facile de comprendre comment les élites politiques de 1914 ont pu déclencher la Première guerre mondiale tout en étant convaincus de défendre les intérêts de leur pays, note le site slate.fr qui se réfère à la guerre qui ravage actuellement la Syrie.
Cela dit, il ne s’agit que d’une théorie issue de l’observation. Les alliances qui sont en scène au Moyen-Orient ne sont pas les mêmes qu’en 1914. Mais les dirigeants d’aujourd’hui ont l’exemple de 1914 en tête. Ils connaissent les effets d’une escalade et les conséquences d’une guerre sans frontières.
Le Moyen-Orient est une poudrière, comme il y a 101 ans. Les régimes sont faibles, les milices et les rebelles armés sont légion, et chaque faction est soutenue par des grandes puissances. Certaines se font la guerre indirectement, d’autres ne participent que pour des intérêts convergents tout en essayant d’éviter de s’impliquer davantage.
Le craquement d’une allumette équivaudrait à un équivalent contemporain de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand. Le président américain Barack Obama a lancé des frappes aériennes contre Daech il y a un an avec l’intention de concentrer ses efforts en Irak, mettant la Syrie au second plan.
Le plan s’avère inapplicable en raison de l’enracinement de Daech en Syrie. Barack Obama a commencé à entraîner et équiper des rebelles modérés pour pourvoir au moins montrer aux dirigeants sunnites du Moyen-Orient qu’il faisait quelque chose en Syrie.
Mais cette stratégie s’est retournée contre lui : les rebelles entraînés par les États-Unis ont été écrasés sur le champ de bataille, et un coup fatal leur a peut-être été porté cette semaine avec la destruction, par des missiles de croisière russes, d’un dépôt d’armes mis à leur disposition par la CIA dans le Sud de la Syrie.
Tout cela met Barack Obama dans une posture inconfortable. Les observateurs se demandent s’il va décider de faire machine arrière ou s’il choisira de relever le défi dans ce conflit.