Les pertes en vies humaines causées par l’accident de Fukushima n’ont pas fait reculer le Japon. Le pays relance le nucléaire malgré l’hostilité de la population.
Après la catastrophe à la centrale de Fukushima en mars 2011, le Japon a relancé un réacteur nucléaire ce mardi 11 août.
Une grande première depuis l’accident du Fukushima
"Le réacteur numéro 1 de la centrale de Sendai [à 1 000 km au sud-ouest de Tokyo, sur l’île méridionale de Kyushu] a redémarré à 10h30 (3h30, heure de Paris)", a déclaré un porte-parole de la compagnie Kyushu Electric Power sur les propos de Francetv Info. Il s’agit d’une grande première depuis l’accident qui a traumatisé la population du Soleil levant car toutes les centrales du pays étaient arrêtées depuis septembre 2013. Notons que le Japon recensait 54 réacteurs exploitables avant la destruction des six réacteurs de la centrale de Fukushima. Sur les 48 restants, cinq au moins doivent être démolis.
Des motifs économiques évoqués
Après son entrée en réaction en chaîne auto-entretenue, le cœur du réacteur va produire à partir de vendredi de l’électricité qui sera exploitée commercialement à partir de début septembre, précise la compagnie. "Je souhaite que le redémarrage soit effectué en garantissant toute la sécurité qui doit être la première priorité", avait assuré lundi soir le Premier ministre pro-nucléaire Shinzo Abe. Cette relance du nucléaire, voulue par le gouvernement conservateur, a été motivée par des raisons économiques notamment en raison d’importants déficits commerciaux endurés par le pays depuis 2011.
Une population hostile
Au Japon, cette décision du gouvernement a été contestée par les Nippons. Hurlant "saikado hantai" ou "contre le redémarrage", environ 200 personnes, selon la chaîne publique NHK, issues des diverses régions du Japon abritant des installations nucléaires, ont manifesté leur mécontentement devant les portes de la centrale. Les opposants s’inquiètent surtout de la sûreté et l’absence de clarification précise de l’enchaînement des événements qui ont provoqué le désastre de mars 2011. "L’accident de Fukushima n’est toujours pas résolu et toutes les causes ne sont pas même élucidées, alors pourquoi relance-t-on aujourd’hui un réacteur ?", s’est énervée une habitante de la préfecture de Fukushima venue spécialement à Sendai.