Le groupe Etat Islamique a kidnappé plus de 230 civils dont 60 chrétiens au centre de la Syrie, après avoir pris le contrôle de la ville Al-Qaryantaïn, mercredi.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a indiqué ce vendredi 7 août que le groupe Etat Islamique (EI) a kidnappé pas moins de 230 civils dont 170 sunnites et une soixantaine de chrétiens. Accusés de collaboration avec le régime de Bachar al-Asad, ils ont été arrêtés chez eux. Ces arrestations ont eu lieu lors des perquisitions menées à Al-Qaryataïn, au centre de la Syrie, une ville conquise depuis mercredi par les djihadistes.
L’enlèvement des chrétiens est récurrent dans cette ville. En mai, au lendemain de la prise de Palmyre par l’EI, un prêtre syriaque catholique, le père Jacques Mourad, avait été kidnappé par trois hommes masqués. Avant le conflit, cette localité comptait environ 18.000 sunnites et près de 2.000 syriaques orthodoxes et catholiques. Depuis que l’EI a pris d’assaut la Syrie, ils ont commencé à prendre la fuite et ne seraient plus qu’au nombre de 200.
Matta al-Hkourte, secrétaire du patriarcat syriaque orthodoxe de Damas s’est dit ne pas être au fait de ce qui s’est passé récemment à Al-Qaryataïn. S’y rendre et joindre les habitants est d’ailleurs "très difficile", selon l’évêque. "Nous savons qu’à leur entrée dans la ville, les djihadistes ont interdit aux habitants (donc, aux chrétiens) de sortir chez eux afin de les utiliser comme boucliers humains", a-t-il poursuivi. Et ce, pour éviter les raids du régime.
La ville d’Al-Qaryataïn est une ville stratégique. Située sur la route qui relie Palmyre à Homs, elle constitue un carrefour important. Elle permet au groupe EI de contrôler le ravitaillement de la périphérie et de Homs et l’est de Qalamoun, près de la frontière libanaise. En outre, elle facilite également le transfert de ses troupes. Faisant partie de ce qu’on appelle "Syrie utile", cette ville a été précieusement sécurisée par le régime depuis trois ans.